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“Those who don't believe in magic will never find it.” (Roald Dahl)
28 octobre 2013

Demain j'arrête !

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Demain j'arrête ! par Gilles Legardinier (Pocket, avril 2013)

Quelle lecture désopilante ! J'avais complètement zappé ce livre, surtout à cause de sa couverture, mais j'avais calculé que c'était un gros succès. Je n'avais lu aucun résumé, j'ignorais tout de l'histoire, je savais juste que c'était drôle. Alors, j'ai dit, banco ! En route pour l'aventure !

Et tout de suite, j'ai accroché, j'ai gloussé, j'ai reconnu en cette Julie une héroïne épatante et très attachante, c'était une vraie copine, une fille avec qui on aimerait tout de suite se lier, pour se joindre à sa joyeuse bande, pour partager les délires des soirées entre filles, pour vivre de folles épopées nocturnes, des plans d'évacuations de tank noir hyper stylé, pour tomber amoureuse d'un patronyme, pour se coincer la main dans une boîte aux lettres, pour croiser son regard, jour après jour, pour le suivre dans son jogging, ou se payer une filature avec un bonnet péruvien ...

Mais quelle bidonnade ! J'ai plus d'une fois éclaté de rire, toute seule, devant alors expliquer à mon entourage pourquoi je riais autant, et bizarrement ce que je tentais de leur raconter me semblait creux et ridicule, mais tant pis. J'ai dévoré mon livre, c'était mon bien le plus précieux, d'un seul coup, il ne fallait pas m'en détourner, pas m'en séparer. Je voulais encore de l'histoire rocambolesque entre Julie et Ric. C'est tellement bon !

C'est une délicieuse comédie romantique, aux aventures burlesques et aux personnages complètement dingues, une vraie parodie de la vie, mais qu'est-ce que ça fait du bien de lire une sucrerie pareille ! Cela vous procure un sentiment de bonheur pur et immense, c'est simple mais tellement précieux, avec une belle morale à la fin : « Il faut tout espérer, au risque d'être déçu. Il faut tout éprouver au risque d'être blessé, tout donner au risque d'être volé. Ce qui vaut la peine d'être vécu vous met forcément en danger. »

“PS: Ne laissez pas les chats vous convaincre que les bonnets péruviens vous vont bien.”

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20 janvier 2015

Drôle de Karma !

de Sophie Henrionnet (City éditions, 2014)

✩ ✮✩ ✮✩ ✮✩ ✮✩ ✮✩ ✮✩ ✮✩ ✮✩ ✮✩ ✮

Pauvre Joséphine ! En quelques jours, c'est l'hécatombe : plus de petit copain, plus de boulot, plus de copines pour fêter son anniversaire, un appartement dévasté par un gentleman-cambrioleur... Logique de péter un scandale dans un restaurant chic en prétendant avoir la poisse ou être poursuivie par un mauvais karma ! 

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Mais lorsque sa voisine meurt sous ses yeux, foudroyée par un pot de fleurs, Joséphine prend peur. Parce qu'elle se trouvait à sa place quelques secondes plus tôt, mais surtout par la faute des visites répétées des amis de la défunte... des étrangers à l'accent russe, qui recherchent avec empressement un sac de sport.

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En un claquement de doigts, Joséphine part tous frais payés en Angleterre, prétendant être sa sœur Amanda, et fait son entrée fracassante dans la campagne anglaise chez les Stevens, un couple charmant et délicieusement guindé, prompt à fermer les yeux sur les excentricités de notre Frenchy. 

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Car Joséphine est impayable, empotée et loufoque, pour ne pas dire grotesque, à collectionner les quiproquos et autres aventures en cascade au cours de cette lecture qui carbure à 100,000 volts. Même si j'ai parfois eu le sentiment du “trop” (situations exagérées et humour forcé), j'ai fini par fermer les yeux et admis que la comédie reste drôlement bien troussée.

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Petite pointe d'originalité, l'auteur chipe les composants du roman policier pour pimenter sa sauce. Une audace plutôt payante, car l'intrigue est à la fois drôle et haletante. Mais à déguster à petites doses, façon cocktail sucré et exotique.

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Joséphine Le Mantec, notre « paratonnerre à embrouilles », décroche le titre d'héroïne pétillante et dopée au culte de l'hédonisme. J'ai souvent ri à ses dépens, même si j'avoue qu'elle force aussi l'admiration et s'avère très attachante ! Bon point pour ce premier roman, fort sympathique.

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10 avril 2015

Au-delà des étoiles (Across the Universe, #1)

Un roman de SF mâtinée de suspense, qui se lit vite, sans déplaisir, en voici, en voilà ! Il m'a peut-être fallu un petit temps d'adaptation pour me familiariser avec l'univers et les personnages, avant d'être entraînée par le rythme et la curiosité, et de n'en faire qu'une bouchée. Car, quel monde incongru ! 

Nous sommes à bord d'un vaisseau spatial où la vie est strictement compartimentée, mais n'est pas exempte de mensonges, de secrets et autres scandales (la manipulation génétique, le contrôle des naissances, le lavage de cerveaux etc.). C'est affolant. 

Grâce au principe du récit alterné, on perçoit, comme Amy, cette existence étouffante et aberrante, mais on cherche aussi à en comprendre les rouages en suivant Elder dans sa soif d'apprendre, auprès du Doyen (pas toujours très clair) ou de l'Archiviste (un érudit mystérieux et nostalgique). 

J'ai halluciné en découvrant la fameuse Saison, ou la période des amours, qui incite les uns et les autres à se reproduire comme des bêtes pour procréer la nouvelle génération. Aucune émotion, pas de sentiments. Juste des pulsions assouvies pour répondre à un instinct primaire. Hal-lu-ci-nant, vous dis-je !!

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De toute manière, cette lecture ne réserve aucune importance à la romance : la relation entre Elder et Amy est pour l'instant très chaste et nébuleuse. Et c'est tant mieux. La lecture se consacre essentiellement à décrire la vie en autarcie, sa façon de survivre en vase-clos, en plus de tenter de démasquer le traître (meurtrier) à bord du vaisseau. Une bonne trouvaille, intéressante et agréable à lire.

23 juin 2015

Si seulement, de Nicola Doherty

Zoë a perdu toutes ses chances avec David, qui s'est envolé sans elle à New York. Fin de l'idylle. Regrets amers. Un soir de décembre, alors que la neige tombe sur les rues de Londres, la jeune femme souhaite dans un soupir que David revienne. Et le lendemain, surprise, elle se réveille dans le lit de son amant perdu. Six mois rembobinés par magie ! Une fois digérée cette aberration, elle met tout en œuvre pour parfaire sa relation et ne pas renouveler les mêmes erreurs.

Crise de jalousie avec l'amie envahissante ? que nenni ! Un boulot au ras des pâquerettes ? vite, saisir l'opportunité pour avancer ses pions et décrocher le poste rêvé. De fil en aiguille Zoë redessine les contours de son avenir et se complaît sur son petit nuage. David est fou d'elle. Leur amour n'est pas mort. Certes, de nouveaux éléments viennent se greffer à la nouvelle carte (un charmant colocataire, un peu loufoque, et hélas des bisbilles entre filles).

Aveuglée par son désir de plaire et de (re)conquérir l'homme de sa vie, Zoë fonce droit devant elle sans se questionner, ni remettre en question sa relation avec D. Pourtant, on devine gros comme une maison l'issue de l'histoire mais on se laisse joyeusement balader car c'est plutôt bien fichu. Prévisible, pas très réaliste, mais malgré tout féerique et enchanteur. J'ai apprécié cette touche de légèreté au sein de cette jolie comédie sans prétention.

Milady, coll. Émotions / novembre 2014 ♦ Traduit par Charline McGregor (If I Could Turn Back Time)

Perfect guy

31 juillet 2015

Et ils s'envoyèrent en l'air, d' Elizabeth Maxwell

Comédie légère et enjouée, probablement écrite sous euphorisant, cette histoire s'amuse des codes de la romance, de l'érotisme et du fantastique avec une ébouriffante décontraction.

Sadie Fuller, 46 ans, divorcée d'un mari homo et mère d'une jeune ado, gagne sa vie en écrivant des romans érotiques sous le pseudonyme de KT Briggs. Un jour, elle croise au supermarché un Adonis frappé d'une amnésie, qu'elle va loger sous son toit et l'aider à accomplir sa mystérieuse mission dont il n'a aucun souvenir. 

Et là, je vous assure, c'est très, très drôle, dans le genre lecture incroyable et purement récréative. On a tout lieu de se reconnaître en cette quadra bafouée et malheureuse en amour, dotée d'un solide sens de l'autodérision, qui va être transportée dans une folle épopée, où l'imaginaire et le réel s'entrecroisent joyeusement.

Franchement, c'est le truc insensé mais génial. J'ai adoré slalomer entre les fantasmes, les clichés, le loufoque et le sérieux. C'est assez original et concrètement cinglé. Tout pour me plaire.

Presses de la Cité / avril 2015 ♦ Traduit de l'anglais par Marion Roman (Happily Ever After)

Love et ses petits désastres

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5 avril 2016

Une mariée de trop, de Louise Vianey

Une mariée de trop

Margot est impatiente de se rendre à l'église où Gabriel, son fiancé, lui a réservé la surprise de sa vie en organisant leur mariage dans le plus grand secret. Et alors qu'elle s'engage dans l'allée principale, le cœur battant à tout rompre, ses espoirs soudain s'effondrent : son promis est déjà au bras d'une autre.

Humiliée, abasourdie et estomaquée, Margot s'enfuit sans demander son reste et se réfugie dans une chambre d'hôtel où elle sombre dans un désespoir sans fond une nuit complète. Mais le cauchemar continue lorsqu'elle apprend le lendemain matin que la mariée a disparu et qu'elle figure en tête de liste des principaux suspects. Tout l'accuse. À commencer par cette mascarade du mariage. Gabriel affirme avoir rompu depuis des mois.

Sa meilleure amie Sophie tente de la soutenir mais tombe des nues en découvrant le carnage sanguinaire dans son appartement. La famille de Margot est également désemparée et peu disposée à accorder du crédit à ses dires. C'est donc seule contre tous que la jeune femme se lance vers une quête de la vérité qui sera sidérante de révélations et autres rebondissements à vous en décrocher la mâchoire.

Premier roman oblige, il faut reconnaître à cette lecture ses qualités et ses défauts d'usage. Aussi est-elle débordante d'enthousiasme, appliquée et attendrissante de gaucherie, avec une histoire abracadabrante mais au suspense soutenu.

Parmi les incohérences et autres faits tirés par les cheveux, je note une Margot qui a coutume de perdre la mémoire, de s'effondrer dans des lieux publics pour se réveiller dans des états vaseux (comble de l'horreur, elle supposera même avoir été abusée sous GHB... et là, pilule amère, sensation inconfortable et envie de secouer le cocotier).

Malgré tout, malgré le malaise ressenti, j'ai trouvé l'ensemble de la lecture hautement addictif. Sa construction est sacrément tordue et nous entraîne sur des chemins escarpés, quitte parfois à dépasser les bornes. Mais rien que pour le plaisir ressenti, pour cette excitation constante et pour le doute distillé de bout en bout, je considère ce roman réussi dans son genre et prometteur pour cette auteur débutante, passionnée de faits divers et dévoreuse de romans policiers.

Mosaïc / Octobre 2015

20 décembre 2015

Quand le bonheur scintille, de Janice Kay Johnson

Quand le bonheur scintille

Pour avoir elle-même connu une enfance malheureuse, séparée de sa fratrie suite au décès de ses parents, Suzanne a entrepris la démarche d'adopter des enfants pour leur donner un foyer aimant et chaleureux.

Divorcée d'un type jaloux et violent, Suzanne a reconstruit sa vie avec beaucoup de talent (elle adore le tricot et a lancé son affaire avec brio) lorsqu'elle reçoit enfin le coup de fil promis - un frère et une sœur baladés de foyer en foyer, traumatisés par la maladie de leur mère disparue trop tôt et le désistement du père qui ne veut plus en entendre parler... 

Suzanne n'a pas peur des défis et accueille deux enfants fragiles et à fleur de peau, qui jouent parfois la provoc facile pour tester leur nouvelle “mère” d'adoption... C'est sans se douter du soutien infaillible de son voisin, Tom Stefanec, un homme séduisant, délicat, patient, attentif et dévoué... Une révélation pour Suzanne qui imaginait un type distant et guindé.

Loin d'être la romance du siècle, l'histoire parvient à raconter un parcours de femme qui reprend confiance en elle et qui a besoin d'offrir aux autres ce qui lui a manqué. C'est aussi l'histoire d'une famille à définir et d'une nouvelle vie à écrire (à deux, à trois, à quatre...). C'est simple, bourré de bons sentiments et d'une grande sensibilité...

(Mais pour moi trop plan-plan et mièvre, pas assez moderne non plus : un simple coup d'œil sur la couverture américaine peut faire effet de douche froide.)

Harlequin Novembre 2015 pour la présente édition / autre parution sous le titre : La Magie de Noël en 2008
5 décembre 2016

Quand l'amour s'invite à Noël, de Tara Taylor Quinn

Quand l'amour s'invite à Noël

C'est de saison, une lecture qui célèbre l'amour et les bons sentiments... mais gare à la surdose ! 

Marybeth a réalisé son rêve en ouvrant des chambres d'hôtes dans un cadre enchanteur. Sa réussite professionnelle compense un parcours sentimental pour le moins chaotique. Elle vient de perdre son père et se retrouve seule, puisqu'elle n'a jamais réussi à accorder sa confiance ou à construire une histoire avec un homme.

Célibataire de vingt-six ans, elle a cependent nourri des liens très forts avec son correspondant qu'elle a connu à l'âge de douze ans, seulement James a toujours refusé de la rencontrer en vrai. En cette période des fêtes qu'elle va passer pour la première fois sans son père, Marybeth se sent particulièrement vulnérable et déçue.

Aussi, lorsque Craig débarque à l'Orangeraie, la jeune femme est séduite par cet inconnu, bel homme, charmant, attentif et attentionné. Lui aussi est ému par leur rencontre, mais doit avouer être marié et en train de traverser une crise dans son couple. Cette nouvelle fait freiner des quatre fers Marybeth, et le séjour de Craig se déroule sans heurt.

Pourtant, leur histoire ne fait que commencer. Par la suite, Craig va revenir deux fois par an pour séjourner chez elle. Leur relation gagne ainsi en complicité, et en séduction. Marybeth est partagée entre son attirance pour cet homme bien réel et son attachement pour James, son grand amour épistolaire. 

Au final, c'est une déception sur toute la ligne.

Je n'ai pas trouvé cette histoire moderne, ni touchante... C'est tout  bonnement de la cucuterie inepte et improbable (une éternelle célibataire de 26 ans, un amour instantané, une rencontre impossible, un individu lâche et fuyant...). J'ai énormément soupiré au cours de ma lecture, heureusement pas bien longue, seulement 265 pages d'une bluette mielleuse et dépassée, qui propose un voyage dans le temps, question romance, au secours, j'ai halluciné de lire des trucs pareils (le bouquin date de 2008).

L'emballage est joli, avec une couverture empruntée aux illustrations de Dominique Corbasson, sur lequelles des paillettes ont été ajoutées pour un plus bel effet, mais clairement la lecture n'est pas à la hauteur des attentes. C'est prévisible, gnangnan et abrutissant. :(

Harlequin - novembre 2016

Ce roman a déjà été publié en 2009

22 novembre 2012

Can I turn into a bat and fly home now ?

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Sarah Dearly, en trois mots : mignonne, mais stupide. 
Suite à un rencard loupé, et arrangé par sa meilleure amie, Sarah découvre que son soupirant est un vampire qui vient de la transformer. Elle est effrayée et doit sa vie sauve à une bande de tueurs qui troue la peau de son créateur. Au secours, elle est la prochaine sur la liste ! Elle croise alors un bon Samaritain, un vrai, qui décide de soulager ses crampes d'estomac en la nourrissant. 
Il s'agit de Thierry de Bennicoeur, le maître vampire le plus puissant de la ville. Mais le type est taciturne, déprimé et dégoûté de la vie. Sans l'intervention de Sarah, il aurait probablement fait le grand plongeon. 
Ces deux-là vont donc conclure un pacte, selon lequel ils doivent se prêter main forte. Or, les évènements vont se précipiter à une allure folle, et souvent Sarah y trempe un doigt de pied avec toute l'insouciance de son jeune âge et de sa bêtise légendaire ! Cette fille est sotte, mais vraiment sotte. Ou naïve, et croyant sincèrement en la bonté des hommes. Tss. 
Il est donc écrit qu'elle ferait une autre rencontre décisive, au cours de cette folle semaine. Il s'appelle Quinn, c'est un charmant ... tueur de vampires ! Le pauvre n'a pas fini de regretter d'avoir croisé le chemin de notre ravissante idiote. 
Non mais franchement, c'est une manie chez Sarah de mettre les pieds dans le plat et de se fourrer toujours dans les mauvais plans. A sa décharge, elle n'écoute pas, n'en fait qu'à sa tête, elle est aveugle, bornée et ne possède aucun discernement. C'est usant ! Certes, à la longue, on finit par s'habituer et c'est aussi grâce à sa maladresse que l'intrigue connaît ses soubresauts déjantés. 
Toutefois, dans le même genre, je préfère nettement la personnalité de Betsy Taylor (cf. la série de MaryJanice Davidson). 
Immortality Bites est une série sympathique et divertissante, où certains passages sont vraiment drôles et où parfois l'attitude de l'héroïne appelle au meurtre (même sa meilleure amie, non merci, je ne peux pas l'encadrer !). J'ignore encore si je m'astreins au même régime pour les 4 prochains tomes (série bouclée, au passage). Parce que c'est charmant et rigolo, malgré tout. C'est juste l'overdose des bêtises de Sarah qu'il faudra canaliser...

Bitten & Smitten (Immortality Bites #1) - Michelle Rowen
Published November 2008 by Grand Central Publishing . DISPONIBLE EN VF.

22 novembre 2012

Rencontrez l'âme soeur pour l'éternité

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Lilliana Marchette (ses amis l'appellent Lil) est une vampirette célibataire, sexy, branchée et dotée d'un indéniable flair en matière d'accessoires (les chaussures griffées, plus particulièrement). Elle vient de créer en plein Manhattan la première agence de rencontres pour vampires. Or, en dépit de ses talents d'entremetteuse, l'agence Vamp'n Love a du mal à décoller. 
Dans la foulée, Lil fait la connaissance d'un séduisant chasseur de primes, Ty Bonner, qui est - hélas pour elle - un récent mordu. La demoiselle appartient à la branche des vampires héréditaires, les snobs, et elle ne peut décemment guère envisager de s'abaisser à une caste inférieure.  C'est interdit.  
Comble de malchance, le type a toute la panoplie du cow-boy éclatant de virilité (stetson noir, manteau en cuir qui frotte le sol, jean noir et bottes noires patinées). Il est en ville sur les traces d'un serial-killer, mais très franchement, on s'en contrefiche un peu, l'enquête est cocasse et sympathique, or tout ce qui compte ne se raconte pas, ça se vit, ou ça se lit, entre le cow-boy et la belle. "Il est supersexy. D'une façon sauvage, primitive. Il avait les cheveux bruns mi-longs, une mâchoire carrée ombrée d'une barbe naissante, et des yeux bleus. Mais pas n'importe quel bleu : un bleu fluo, si vif et si intense que, lorsque nos regards se sont croisés, j'aurais pu jurer entendre bourdonner un néon. Certes, le bourdonnement pouvait provenir de mes hormones de vampirette frustrée, qui tendent à s'emballer à la vue de trop de testotérone". 
C'est vous dire l'intérêt de ce livre ! Nul. Mais tant pis, je n'allais pas me priver et j'ai croqué avec délices ce fruit défendu. Je me suis prise sincèrement au jeu et j'ai beaucoup apprécié cette lecture, pour le côté sexy et branché, la vampirette très bavarde et irrésistiblement drôle, souvent en train de se débattre avec les lubies de sa mère qui cherche à la caser à tout prix, ou parce qu'elle est fatalement attirée par ce Ty Bonner, qui est beau, qui sent bon le sable chaud, mon légionnaire, oups. N'en jetez plus, la coupe est pleine. 
Voici le premier livre d'une série plaisante, agréable à lire, qui raconte les aventures délirantes d'une vampirette qui aime porter le rose et qui sent la barbe à papa (aucun lien de cause à effet). C'est simple, facile, bourré d'énergie. Et j'aime ça. (C'est bon, la honte !)
Une série TV est en préparation pour ABC, la chaîne américaine.

http://www.kimberlyraye.net/

Couverture illustrée par Muriel Bouret
Fleuve Noir, 2009 - 370 pages / 14,90€
Traduit de l'anglais (USA) par Christine Barbaste

10 janvier 2013

Gideon Cross + Eva Trammel

““Are you sleeping with anyone?”

The question was asked so casually it took a second to process what he’d said.

I inhaled sharply. “Why is that any business of yours?”

He looked at me and I saw what I’d seen the first time we’d met—tremendous power and steely control. Both of which had me taking an involuntary step back. Again. At least I didn’t fall this time; I was making progress.

“Because I want to fuck you, Eva. I need to know what’s standing in my way, if anything.””            

Sylvia Day, Bared to You (Dévoile-moi en VF)

sweetmother

28 novembre 2012

A vampire who could speak French couldn't be all bad.

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Faites place au sombre et impitoyable Viper, le chef des vampires. Sa dernière lubie ? Acheter aux enchères une esclave. Il s'agit de Shay, la jeune démone, à moitié humaine, qu'il avait croisée quelques semaines plus tôt dans un convent de sorcières. Bien évidemment, le bellâtre n'a pas cessé de penser à elle. Plutôt mourir avec un pieu dans le coeur que de la savoir entre les mains d'un autre individu.

Mais Shay est vexée, terriblement meurtrie par son acte. Elle se sent bafouée, elle qui n'a déjà pas une haute considération d'elle-même. La faute à une éducation hasardeuse, puis à la mort tragique de son père (tué par un vampire, justement, ça vous crée une rancune tenace !). Sans compter que son sang de Shalott fait d'elle une espèce rare et convoitée. Tous les éléments semblent en place pour obtenir un duo explosif !

Eh bien, non. Shay succombe assez rapidement au charme ténébreux de Viper (on ne peut guère le lui reprocher, ce vampire a une classe folle !). Mais j'aurais supposé qu'avec un tel bagage émotionnel, elle aurait livré bataille plus longtemps. Au lieu de ça, c'est une jeune femme fragile et vulnérable que l'on découvre, une handicapée des relations, qui peine à partager ses sentiments. De son côté, Viper le solitaire craque complètement pour elle et veut la conquérir à la loyale. Du jamais vu !

Pour pimenter tout ça, Shay est pourchassée par un sinistre individu, du coup notre vampire remue ciel et terre pour la protéger. On recroise ainsi Dante, toujours aussi sexy, et on se marre des blagues de la gargouille Levet, qui est le seul ami de Shay. Cette série maintient son rythme de croisière, en jouant la carte de l'humour et de la distraction, en misant aussi sur le même schéma répétitif autour d'une romance sensuelle et sans surprise. Mais les personnages sont attachants et la lecture pas déplaisante, donc je continue sur ma lancée.

Les Gardiens de l'Eternité, tome 2 : Viper, par Alexandra Ivy
Milady, 2011 - traduit par Caroline Nicolas

11 octobre 2013

Marathon de lecture d’Halloween : Samedi 12 et dimanche 13 octobre

orchestré par Lou, Hilde et Karine,

nous y participons joyeusement la journée du samedi, de 10 h à 22 h, et nous rendrons compte de cette folle aventure en ces murs aux tapisseries délicieusement rétro ! ;o)

ma fille aussi sera de la partie, mais selon le bon vouloir de sa grasse matinée ... bien évidemment, nous avons déjà prévu nos grosses piles de livres, des tonnes et des tonnes de bouquins, dont on piochera les élus selon nos  envies du moment.

voili, voilà ! que cette journée soit productive, folle et distrayante !  hasta luego, amigos ***

15 novembre 2013

Scarlet (Chroniques Lunaires, Livre 2) par Marissa Meyer ❤

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Scarlet (Chroniques Lunaires, Livre II) par Marissa Meyer (Pkj, novembre 2013, traduit par Guillaume Fournier)

*** Il s'agit de la suite de Cinder, risque de spoilers ! ***

Quelle suite fabuleuse ! J'étais impatiente de la lire, follement enthousiaste d'apprendre qu'elle allait paraître avant la fin de l'année 2013, car Cinder avait été pour moi une révélation, lue au mois de Mai dernier. J'avais adoré ! Cette suite a confirmé tout le bien que j'en avais pensé, elle a enfoncé le clou, je suis définitivement conquise !!!

L'histoire, cette fois, ne s'attache pas seulement au personnage de Cinder, car nous faisons aussi la connaissance de Scarlet, une jeune fille qui vit seule avec sa grand-mère, dans une ferme perdue dans le Sud de la France. Mais Scarlet est contrariée, car sa grand-mère a disparu depuis trois semaines. Sa rencontre avec Loup (hmmm) lui offrira enfin le début d'une piste. Bon gré mal gré, Scarlet va lui accorder sa confiance.

Loup est un jeune homme débarqué de nulle part, c'est un combattant des rues, il est sauvage, taciturne, méfiant, il incarne à lui tout seul le charme ténébreux par excellence, il est aussi mystérieux, transpire le danger, l'interdit. Bref, il est bougrement sexy !!! Scarlet, toutefois, reste sur ses gardes, mais voit ses faibles résistances fondre comme neige au soleil. Du moins, on a le temps et c'est ce qui rend leur relation particulièrement craquante !

En parallèle, nous suivons bien évidemment la suite des aventures de Cinder, qui va trouver un nouveau compagnon d'infortune en la personne du capitaine Thorne, un type drôle et qui se croit irrésistible. Son entrée en scène apporte une bouffée d'air frais, c'est plus que plaisant ! Il n'y a pourtant aucun malentendu entre Cinder et lui, point de triangle amoureux à l'horizon, tout ce petit monde a bien d'autres choses à se préoccuper.

Et en effet, la pression qu'exerce la diabolique Reine Levana s'intensifie, les derniers chapitres du livre sont à couper le souffle, on y trouve de l'action, de l'émotion, du rebondissement, de la trahison, et tout, et tout. En somme, c'est génial ! J'ai adoré les nouvelles orientations qui ont été prises, le mélange du conte de fée à une intrigue moderne et truffée de technologie est toujours aussi pertinent, le scénario est bluffant et j'attends avec impatience le prochain tome (sur Raiponce) qui paraîtra en Février 2014 pour la VO. 

“Toi ! cracha-t-il d'une voix remplie de haine. Qu'est-ce que tu m'as fait ?”

24 octobre 2013

Très chère Sadie, par Sophie Kinsella ♥♥♥

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Très chère Sadie, par Sophie Kinsella (Pocket, 2013 - traduit par Daphné Bernard)

Cette lecture a été un pur délice ! Lara est une jeune femme de 27 ans, qui traverse une très mauvaise période (son petit ami vient de la larguer par mail et son associée a mis les bouts pour se payer une amourette sous le soleil, sans se soucier du devenir de leur fraîche agence de chasseuses de têtes). En accompagnant ses parents aux funérailles de sa grand-tante Sadie, 105 ans, jamais elle n'aurait imaginé que sa vie allait connaître un revers étourdissant !

Au cours de la cérémonie, plate et sans tralala, Lara se trouve nez à nez avec le fantôme de Sadie, fraîche, pimpante et exubérante. Elle a une vingtaine d'années, un look de garçonne et un sale caractère. Ce qu'elle veut, c'est récupérer son collier fétiche. Elle jure, elle supplie, elle ordonne Lara de tout mettre en œuvre pour le retrouver. Prise d'une impulsion folle, la jeune femme crie à l'assassinat et gagne ainsi un temps précieux avant l'incinération fatale.

Et les voici, tous les deux, Lara et son fantôme, dans les rues de Londres, à tenter d'élaborer un plan d'action et mener une petite enquête brinquebalante (mais absolument jouissive, tellement c'est cocasse !). Lara va aussi céder aux moindres caprices de sa grand-tante, comme de s'habiller comme dans les années folles, inviter un inconnu à danser et flirter avec lui en souvenir du bon vieux temps. Si jamais Lara ne chipote, ou si peu, c'est qu'elle se sent coupable d'avoir négligé Sadie du temps où elle croupissait seule dans sa maison de retraite, sans la moindre visite.

Mais cette aventure lui offrira l'occasion de s'épanouir, d'élargir son réseau relationnel, de tirer un trait sur le passé (out, Josh !) et de tomber amoureuse. Elle découvrira aussi l'étonnante personnalité de sa grand-tante, débroussaillera un secret de famille et résoudra par la même occasion le mystère d'une toile de maître. C'est une lecture qui booste le moral et vous fait vous sentir heureux, l'histoire est pleine d'entrain, avec des situations tendrement farfelues, cela fait un bien fou de s'y plonger, j'ai beaucoup aimé !

22 novembre 2012

BITING IS SO LAST SEASON.

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Enfin le retour de Lilliana Marchette, plus connue sous le pseudo Lil, une vampirette sexy et drôle qui vient d'ouvrir la première agence de rencontres pour les créatures de son espèce (vampires, mais aussi garous, humains, etc.). 
Les affaires sont plutôt calmes, mais Lil veut prouver à ses parents qu'elle est capable de s'en sortir toute seule comme une grande. Elle refuse leur chantage (rejoindre la boîte familiale, trouver un promis et faire des bébés pour assurer la lignée). Elle mise tous ses espoirs sur sa nouvelle cliente, Viola, la voisine de ses parents, qui est en fait une garelle (la femelle du loup-garou). La pleine lune approchant, ses copines et elle ont un besoin urgent de mâles reproducteurs, soit 28 spécimens rares, bodybuildés et bourrés de testostérone, dont un exemplaire qui doit ressembler trait pour trait à Richie Cunningham dans Happy Days !
Le chèque à cinq chiffres fait tourner la tête à Lil qui dit oui à toutes les excentricités de sa cliente, et sur ce fait, une équipe de policiers débarque dans son bureau et procède à son arrestation ! Lil est accusée d'avoir tué un homme. Toutes les preuves sont contre elle, la belle s'échappe en un battement d'ailes (en fait, elle se transforme en chauve-souris rose - Lil déteste le noir).
Seul refuge : Ty Bonner, le mucho sexy chasseur de primes, rencontré dans le tome précédent.
On se rappelle que la première rencontre avait été chaude, très chaude. Cete fois, elle s'annonce bouillante et pleine d'étincelles. Imaginez, Lil et Ty doivent vivre sous le même toit ! C'est trop pour la vampirette qui se mord les lèvres et a l'esprit en surchauffe tant elle succombe d'envie et de désir pour le bellâtre. Las ! Ty est un mordu, elle est une vamp héréditaire, aussi bizarre que celui puisse paraître, le code des vampires l'empêche de batifoler avec lui, ou même d'y songer. Enfin, on se rend vite compte que c'est Lil toute seule qui s'impose une telle restriction, ok sa mère est insupportable, très snob (elle pique une crise de nerfs car l'un des frères de Lil est fou amoureux d'une... humaine ! c'est le drame chez les Marchette, l'arrestation de Lil passe aussitôt au second plan). 
Car il apparaît que quelqu'un cherche à piéger Lilliana pour un meurtre qu'elle n'a pas commis. Toute la police est à ses trousses, avec forte récompense à la clef. Loin de paniquer sur son triste sort, notre vamp focalise son attention sur ses missions d'entremetteuse, elle n'en fait qu'à sa tête lorsque Ty lui ordonne de ne pas bouger, elle se sauve à tire d'ailes, elle est boudeuse, caractérielle, futile et matérialiste ... mais qu'elle est adorable ! Et puis drôle.
On suit toutes ses pensées en s'esclaffant plus d'une fois, et dans ce livre - bien meilleur que le premier, que j'avais pourtant aimé - il n'y en a que pour la relation entre Lil et Ty. Croyez-moi, ça chauffe à tous les étages ! 
Du coup, l'intrigue policière fait figure de décorum (on découvre le vrai coupable dans les toutes dernières pages, ça arrive comme un cheveu sur la soupe, ah tiens, je n'avais pas vu venir le coup), le principal intérêt du livre - euh, s'il est question de réel intérêt, à cette échelle, car n'oublions pas que c'est une lecture légère et distrayante avant tout ! - bref, l'intérêt du livre repose sur le couple Lil  +  Ty ! 
Ce dernier est un vrai, beau et vibrant spécimen masculin, ses yeux bleus vif (!), ses abdos, sa voix grave, son sourire, son caractère de cochon... hmm, j'en suis encore toute chose.

NB : Pas besoin d'avoir lu le précédent livre pour se plonger dans le tome présent, foncez, Ty Bonner mérite une place de choix dans le petit théâtre des fantasmes des lectrices !!! 

 Vamp in Love (saison 2) - Kimberly Raye

Fleuve Noir, 2009 - 320 pages / 14,90€
Traduit de l'anglais (USA) par Christine Barbaste

23 janvier 2014

Charivari, de Nancy Mitford

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Noel Foster vient de toucher une fabuleuse fortune, suite au décès d'une vieille tante, et part en quête d'une riche héritière avec l'aide de son ami Jasper Aspect. Celui-ci est sans le sou, issu d'une famille aristocratique, il n'hésite pas à vivre aux crochets de Noel en s'installant à l'auberge Jolly Roger à Chalford. Ils font la connaissance de la pétulante Eugenia Malmains, ravissante mais excentrique, qui prône haut et fort son penchant pour les idées nationales socialistes.

Peu de temps après, Noel et Jasper croisent à l'auberge deux jeunes femmes, Miss Smith et Miss Jones, qui sont en fait en opération camouflage afin de rompre les fiançailles de l'une en toute discrétion et s'éviter un scandale. Cette découverte fait frétiller d'excitation notre sympathique Jasper, oui, même si au départ je trouvais le personnage culotté et sans-gêne, je l'ai nettement préféré à Noel, passablement niais et affable. Celui-ci vient d'ailleurs de s'enticher de la beauté locale, Anne-Marie Lace, mariée à un major ennuyeux, qui voue une passion pour ses vaches.

Tout ce petit monde va s'affairer dans la préparation d'une pièce de théâtre, sur la propriété de la grand-mère d'Eugenia, autrement décrite comme La Pauvre Vieille Chose, et aussi faire valser les cœurs, les sentiments, les têtes, etc. Vous obtenez ainsi une délicieuse et savoureuse comédie, à l'humour so british, mais ne masquant pas la critique acerbe des mœurs de la bonne société britannique, sur fond d'avènement du fascisme. Une lecture féroce, mais très enthousiasmante ! 

[Paru en 1935, ce roman n'a pas été réimprimé pendant près de 70 ans. Ceci à la demande de Nancy Mitford elle-même, qui souhaitait mettre un terme à la brouille que sa publication avait provoquée avec ses sœurs, Unity et Diana, qui lui reprochaient la caricature à peine masquée qu'elle faisait du mari de Diana sous les traits du charismatique et très nationaliste Captain Jack.]

10-18, avril 2012 - traduit par Anne Damour

7 novembre 2013

La boutique de la seconde chance, par Michael Zadoorian

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La boutique de la seconde chance, par Michael Zadoorian (10-18, novembre 2013 - traduction de Jean-François Merle)

Ce roman était déjà passé entre mes mains l'année dernière, mais le timing n'était pas bon car je l'avais vite reposé sur ses étagères. Cette fois, la tentative s'est avérée concluante, plus douce et apaisante que je n'aurais pu l'imaginer. Car cette histoire avait effectivement beaucoup à me raconter : le narrateur s'appelle Richard, surnommé Chiffo, c'est un as de la brocante, un passionné des vieilles choses. Il tient une petite boutique où il réunit tout son capharnaüm et passe le reste de son temps à chiner dans les foires ou chez des particuliers.

Je vous dois une confession toute personnelle : j'adore chiner, fouiller après les bonnes affaires, dénicher l'objet perdu, retomber en enfance, trouver de l'âme à un objet... C'est une passion qui ne s'explique pas, mais qui fait des émules ! Forcément, ce livre ne pouvait que me plaire car c'est à peu près le même discours que tient le narrateur. Bref, au cours de son histoire, Chiffo perd sa mère et doit vider la maison familiale. Il pensait opérer de manière chirurgicale, sa manière habituelle, et puis il se prend une claque en feuilletant un livre de recettes.

C'est une plongée dans l'intimité de ses parents qu'il ne soupçonnait pas, il va les découvrir sous un jour nouveau, s'attendrir et, peut-être, voir sa propre carapace se fissurer. Car Chiffo n'a pas de vie affective, ses relations avec les femmes sont épisodiques et fugaces, jusqu'au jour où il rencontre Theresa, le clone de Betty Page. Tout ça fait que sa petite existence ordinaire est en pleine ébullition, en train d'évoluer et de mûrir, donc c'est plutôt pas mal. La lecture, dans l'ensemble, est fort sympathique, un peu redondante certes, mais elle attachera quiconque s'enthousiasme pour la brocante et la quincaille, car il y a vraiment des perles au niveau des anecdotes, c'est du petit lait à boire ! 

“ ... convoiter un objet parce qu'il me rappelle mon enfance. Ils sont étranges, les gens. On possède quelque chose quand on est gosse, qu'on est prêt à payer une centaine de fois sa valeur d'origine à l'âge adulte. On croit reconquérir sa jeunesse, son innocence, un truc dans ce goût-là, alors qu'en réalité on ne fait que racheter sa propre ignorance. On cherche à se souvenir d'un temps où l'on en savait moins long. ”

6 novembre 2013

Aile d'ange, par Ingelin Røssland

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Aile d'ange, par Ingelin Røssland (Rouergue, coll. doAdo noir, octobre 2013 - traduit par Jean-Baptiste Coursaud)

Que de réjouissances à découvrir ce roman, qui se passe sur une île en Norvège, avec pour héroïne une jeune fille délurée, bornée, intelligente et intrépide. Engel n'a pas sa langue dans sa poche, elle aime aussi fureter partout et mettre les pieds dans le plat, c'est pourquoi elle a décroché en job d'été le poste de journaliste à la gazette locale. Certes, elle rêve de sujets brûlants, comme cette affaire de hangars à bateaux qui seraient plutôt des bungalows, construits sur une zone littorale protégée, face à une réserve naturelle. Son rédacteur en chef l'oblige à freiner des deux pieds, ce qui a le don d'agacer la jeune fille, encore plus déterminée à aller au bout de son enquête.

Elle se heurte aussi aux figures notables du patelin, se casse les dents face aux nombreuses difficultés, se prend la tête avec le jeune flic beau gosse, qui ne la lâche pas d'une semelle et vient parfois à sa rescousse sans qu'elle lève le petit doigt. Derrière cette carapace de dure à cuire, Engel masque toutefois sa détresse : elle vit chez sa grand-mère depuis la mort de sa mère, son père travaille à l'étranger et lui demande de le rejoindre, mais la jeune fille refuse. Elle n'est pas encore prête à se livrer, à tout confier ... Et ça tombe bien, puisqu'il s'agit du tout premier tome d'une série de trois livres !

Tant mieux, tant mieux, car il y a encore de bonnes choses à tirer de cette découverte ! D'abord, Engel et ses enquêtes infernales, son attitude échevelée, son bagou considérable, ses relations avec ses proches, et plus particulièrement la complicité naissante avec le jeune flic ! C'est charmant, très attachant, absolument dépaysant. Mais il y a aussi toute la partie autour de la trame journalistique, sa quête de la vérité va la conduire sur des sentiers chaotiques et dangereux, révélant la face sombre du récit. C'est assez glauque et déboussolant, mais ça n'en enlève en rien l'excellente appréciation que m'a laissé ce roman ! Vivement le prochain.

22 février 2014

Gipsy Song : Le choix de Kenzie, par Beth Kephart

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J'ai adoré ce roman qui m'a littéralement transportée en Espagne, un pays qui ne me fait pas plus rêver que ça en temps ordinaire, mais là, j'étais fascinée, envoûtée par le décor, la chaleur, les personnages, la tendresse, et que de lyrisme dans tout ça ! C'est merveilleux, très beau, doux et apaisant, on comprend pourquoi l'héroïne, Kenzie, s'y sent à son aise et considère son exil comme un refuge, un nouveau départ.

Pourtant, c'était plutôt mal parti pour elle. Elle a été envoyée dans le ranch de Miguel, dans la campagne de Séville, sous ordre de sa mère, qui n'a pas supporté l'annonce de sa grossesse. La jeune fille n'a que 18 ans, tout un avenir à construire, elles ne sont plus que deux à la maison, depuis le décès brutal du père, qui reste un chagrin insurmontable pour elle. Complètement paumée, elle se repose à l'ombre des arbres, discute avec l'enfant à naître (et qu'elle va faire adopter), passe des heures en cuisine avec Estela ou à parler oiseaux et chevaux avec Esteban, le jeune palefrenier (gentil, séduisant, secret, etc.).

Il ressort de cette lecture une atmosphère qui nous imprègne, par l'odeur des épices, des oranges ou de la paella, par le soleil lourd et la chaleur accablante, par le rythme des guitares et des chants, par le flamenco, par les grigris des gitans de passage... C'est chatoyant, entêtant, magique, ensorcelant. La prose de Beth Kephart, joliment traduite par Corinne Julve, résonne comme une berceuse à nos oreilles. Un vrai festival pour l'âme et le coeur.

Je n'avais plus le goût de quitter cette histoire, qui est celle d'un apprentissage et de choix de vie, car je me sentais parfaitement à mon aise dans le ranch de Miguel. Comme un cocon douillet, tellement apaisant. Je trouve juste dommage le choix de la couverture française, alors que l'édition originale, Small Damages, est beaucoup plus attrayante, plus conforme au contenu du livre. Pas sûre que cet indigo tape dans l'oeil du futur lecteur... et ce serait tellement dommage de passer à côté !

La Martinière J., février 2014 - traduit par Corinne Julve

heartbutterfly

6 mars 2014

Mystic City, de Theo Lawrence

vintagelove

Pour une entrée en matière, c'est plutôt réussi ! L'histoire se passe dans un New York futuriste, gouverné par deux puissantes familles, les Rose et les Foster, qui se livraient une guerre des clans jusqu'à l'annonce de leur réconciliation, scellée par les fiançailles de leur progéniture. Ils font ainsi front commun pour remporter les prochaines élections et terrasser la menace grimpante de la candidate Mystique, qui représente les Bas-Fonds, les exclus, les opprimés.

Le problème, c'est que la délicieuse Aria Rose n'a aucun souvenir de ses six derniers mois. On lui répète qu'elle a été victime d'une overdose (le stic, une drogue magique), qu'elle est folle amoureuse de Thomas Foster, avec lequel elle entretenait une liaison secrète que ses parents ont finalement découverte, avant de consentir à leur union. C'est beaucoup pour une seule personne ! Aria est complètement désemparée.

Elle a certes quelques flashes, aperçoit un individu sans visage dans ses rêves, reçoit des messages codés, elle veut se convaincre de vivre une sublime histoire d'amour, mais ne ressent que de la frustration. Elle considère son fiancé comme un étranger, cherche à le connaître, puis rencontre dans la rue un autre jeune homme. Hunter Brooks, du charme, de l'impertinence, de l'interdit, bref la demoiselle est immédiatement troublée !

J'ai trouvé cette lecture poignante et palpitante, dans le sens où l'héroïne croise de nombreux obstacles sur son parcours (mensonges, trahisons, famille oppressante, enjeux politiques...). Comme elle, on a envie de savoir, de comprendre et de se battre. Très vite, se dégage d'elle un caractère de rebelle, qui refuse qu'on l'enferme dans des carcans. Elle a besoin de retrouver ses repères, au lieu de se couler dans une existence facile, superficielle et puérile.

Il y a aussi beaucoup d'action, surtout dans les derniers chapitres. Avant cela, l'histoire prend son temps pour nous plonger dans son univers - aucun effet de somnolence à craindre, c'est tout de suite prenant ! On se familiarise avec les lieux et les personnages, on se passionne pour les arcanes de l'histoire, même la romance est jolie, avec ses maladresses et ses sursauts trop spontanés. Mais franchement, c'est un très bon début de série, dans la grande tradition des romans YA comme The Mortal Instruments.

PKJ, janvier 2014 - traduit par Guillaume Fournier

9 juin 2014

Ce si joli trouble, par Cora Carmack

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Bliss traîne dans un bar, sous l'invective de sa meilleure amie, pour y rencontrer un bel inconnu et coucher avec dans le but de se débarrasser de son encombrante virginité. Alcoolisée, la demoiselle n'en garde pas moins à l'esprit qu'elle est terrorisée, jusqu'à ce qu'elle tombe nez à nez sur Garrick Taylor, assis seul dans son coin, avec un livre de Shakespeare. Son cœur s'emballe. Elle flirte ouvertement avec lui, l'emmène chez elle, bascule dans le lit, et puis...

L'histoire prend un détour savoureux, franchement hilarant et incongru, et je m'en suis réjouie car le point de départ n'était pas folichon. Par la suite, forcément ça se complique : Bliss réalise que Garrick est son nouveau prof de théâtre. Relation strictement interdite, sous peine d'exclusion. Du moins, en théorie car ces deux-là ne vont pas se formaliser et continuer d'agir sans crainte d'être pris la main dans le sac. Ajoutez un meilleur ami qui révèle ses sentiments, des rapports tendus et conflictuels, un climat lourd, qui exacerbe les jalousies, hi hi.

C'est une romance absolument délicieuse et déculpabilisante, truffée de niaiseries, de clichés et autres situations insolites, mais j'ai envoyé balader mon sens commun et dégusté le tout comme une friandise défendue. C'était succulent ! Garrick est sexy en diable, c'est tout vu. Bliss est encore une chrysalide, sa trouille de l'autre est l'occasion de glousser et de pimenter la relation. Ce n'est que sensualité, délire entre étudiants (soirées arrosées et virées en boîte), petit cocon, début sur les planches, épanouissement personnel, confiance en soi... Cela fait un peu fouillis, c'est vrai, mais on passe un vrai, bon moment. Sans prise de tête.

La Martinière J. ♦ mai 2014 ♦ traduit par Sophie Passant

21 novembre 2013

Samouraï Océan (Tome 1 : Le destin de Satchi) par Hugo Verlomme

adventure

Cette lecture aura été une excellente surprise, car je ne partais pas follement convaincue, au vu de la couverture peu engageante (et pourtant, très fidèle au contenu du livre !). Ni une, ni deux, l'auteur a su m'embarquer dans son univers d'aventure et de passion, tout ça sur fond écologique, avec en arrière-pensée la troublante sensation de songer à Vango (le foisonnant roman de Timothée de Fombelle).

Dans Samouraï Océan, c'est aussi l'histoire d'un orphelin, Satchi, qui été retrouvé sur le dos d'une tortue alors qu'il n'était qu'un bébé. On ne sait rien de ses origines, il a grandi dans un petit coin paradisiaque, en compagnie d'Evolina et des siens. Lorsque la jeune fille a eu l'opportunité de partir, Satchi s'est retrouvé seul et désemparé. A son tour, il a pris le large, s'est trouvé une mission (sauver la faune et la flore des fonds marins, menacés par la pêche industrielle) et a trouvé un point d'ancrage auprès de Marco, Elena et des jumelles Mina et Mona.

Un jour, suite à une mission douloureuse, où il a bien failli laisser sa peau (il a été frappé par la foudre et ses cheveux ont blanchi), Satchi découvre à la télé un documentaire sur le surf et aperçoit la silhouette d'Evolina. Il part aussitôt à sa recherche, se propulse nouveau champion de la vague sans avoir rien calculé, attire la jalousie haineuse de Jason, le recordman en titre, également le petit ami de Lina ! Les retrouvailles promettent monts et merveilles, mais surtout l'action est intense, le danger est partout (on veut faire payer à Satchi ses actes de piratage en mer), le garçon dérange, mais il semble survoler tout ça avec une grâce sans nom.

Satchi est un cœur pur, avec des valeurs et un sens de la noblesse véritable. C'est un authentique, un garçon qui ne triche pas, qui suit son instinct. Il est béni des dieux, il possède un sabre qui a été taillé dans une matière unique et rare, il est capable de beaucoup, mais il a aussi une part d'ombres, avec ses racines secrètes, ses mystères, etc. Franchement, je ne m'étais pas attendu à aimer autant ce livre ! C'est passionnant, ça caracole à chaque coin de page, le récit nous entraîne loin, très loin, et jamais on ne s'ennuie un seul instant ! Vivement la suite.

Gallimard jeunesse, juin 2013

27 novembre 2013

“I will not give up on you. Sometimes the love we build is meant to survive.”

lovely

Sept messages pour mes 15 ans, par Stewart Lewis (La Martinière J., octobre 2013, tradxuit par Pascale Passant)

Luna porte le deuil de sa mère depuis un an, celle-ci a été renversée par un taxi et a laissé une famille choquée. En fouillant dans son studio, Luna trouve son portable et découvre qu'il contient sept messages. Elle écoute le premier et se réserve le droit d'écouter le reste au fil des jours. Sa mère, qui était un mannequin célèbre, aurait, semble-t-il, emporté ses secrets dans sa tombe. Car au fil de ses découvertes, Luna est de plus en plus perplexe, convaincue que son père lui ment, que sa mère menait une double vie, que d'autres personnes étaient dans la confidence et doivent aujourd'hui jouer cartes sur table avec elle.

Cette quête, finalement, permettra à la jeune adolescente de se remettre sur les rails. Depuis un an, elle se sentait déboussolée et complètement à l'ouest. Elle a même pris l'initiative de taper à la porte de son voisin, le bel Oliver, qui joue du violoncelle sous sa fenêtre, à longueur de journée, pour lui proposer de l'assister. Ainsi, de rencontres en surprises, de révélations en désillusions, d'interrogations en confidences, Luna dresse un portrait pas tout rose de sa jolie maman, mais apprend aussi d'autres vérités sur la vie, l'amour et l'engagement en général.

C'est un doux roman, un roman doux-amer, très sensible, touché par la grâce et arrosé d'un voile de suspense, que j'ai eu plaisir de picorer. Peut-être le charme finit-il par s'étioler au fil des chapitres, la fin se révélant trop lisse, trop facile, mais du moins le reste du roman n'aura jamais manqué de m'émouvoir, de me troubler et de m'interpeller. Le parcours de Luna est celui d'une adolescente brisée, qui cherche de nouveaux repères et qui va brillamment se sortir de son long tunnel avec tact et beaucoup d'acuité. C'est un très beau et doux moment que nous propose cette lecture !

21 février 2014

Coeurs brisés, têtes coupées - Robyn Schneider

always

Ah, quel roman ! Il n'a pas démérité la comparaison qui est souvent faite avec les livres de John Green. C'est exactement ça : un narrateur à fleur de peau, doué mais abasourdi par une jeune fille dans son radar, pas banale non plus, catapulté dans un univers environné par des satellites d'une puissance atomique... En gros, on se régale, on réfléchit, on fronce les sourcils, on a le coeur lourd, on sourit aussi, c'est très fort !

Ezra Faukner, 17 ans, beau, sportif, brillant, est un roi déchu. L'été précédent sa rentrée en Terminale, il est victime d'un accident de voiture qui le laisse avec un genou broyé. Brisé, il erre son âme en peine et retrouve du réconfort auprès de son ami d'enfance, Toby Ellicott. Il revoit aussi ses centres d'intérêt (plus de tennis, plus de soirées entre potes, plus de petite copine) et s'inscrit en classe de débat, où il rencontre la délicieuse Cassidy Thorpe.

Nouvelle élève, la jeune fille attire l'attention parce qu'elle a un look hors du commun, vient d'un internat privé et a déjà roulé sa bosse en Europe. Ezra est fou d'elle, ensemble ils s'amusent, jouent au chat et à la souris, se plaisent, se séduisent. Le garçon retrouve goût à la vie et lui redonne aussi un vrai sens et des valeurs. Jusqu'au jour où les secrets de Cassidy vont ruiner cette belle harmonie et plonger notre jeune homme dans un profond désarroi.

Ne vous y trompez pas, cette lecture apporte une sensation stimulante des rapports géniaux que peuvent entretenir les adolescents (disons surtout qu'on rêverait de ne croiser que des Nerds façon Toby et ses potes, ce serait le top !). C'est drôle, très fin, sarcastique sur les bords, mais toujours exaltant. Au-delà de ça, c'est une histoire commune sur les tenants et les aboutissants de l'adolescence, les rapports avec les autres, les erreurs à ne plus reproduire, les faux-semblants, etc.

J'ai retenu cette phrase, pour résumer ce propos : « Nous traversons l'existence des autres tels des fantômes, en laissant derrière nous le souvenir obsédant de quelqu'un qui n'a jamais existé. Mais au final, c'est nous qui choisissons comment les autres nous perçoivent. » Je vous invite maintenant à découvrir ce roman mystérieux, poignant et percutant comme il se doit.

Gallimard jeunesse, octobre 2013 - traduit par Nathalie Peronny

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