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“Those who don't believe in magic will never find it.” (Roald Dahl)
22 novembre 2012

“He said my name the way diabetics talked about hot fudge sundaes.”

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Dans ce tome 2, Betsy est toujours en pétard contre Sinclair, qu'elle accuse d'avoir abusé de sa naïveté pour obtenir son statut de consort. Elle a, de plus, sur les bras cette histoire de reine des vampires à gérer, ce qui n'est pas une mince affaire car sa position n'est pas crédible aux yeux de toute la communauté vampirique. Cette dernière est également la cible d'une bande de justiciers invisibles, et en son devoir de reine, Betsy doit arrêter le massacre ! 

Entre-temps, elle a trouvé du travail chez Macy's, le temple de la chaussure. Forcément Betsy est aux anges et refuse de céder sa place, malgré les remontrances de Sinclair. La situation est toujours tendue et torride entre eux deux, c'est exactement comme dans le premier tome, un mélange d'humour et de séduction, j'aime beaucoup ! 
Betsy Taylor est une vraie héroïne de chick-lit, elle est capricieuse, insupportable, tordue et chieuse, ses amis lui pardonnent tous ses défauts, et moi aussi, car franchement c'est un plaisir, simple mais vrai, de suivre ses aventures, lesquelles ne mangent pas de pain. C'est une lecture pour se divertir, et c'est tout ce que je demande.

 

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Betsy découvre qu'elle a une demi-soeur, qui n'est autre que la fille de Satan ! Une nouvelle fois, elle se fâche avec Sinclair pour lui avoir caché ce détail. Résultat, elle s'enferme dans la bibliothèque pour lire Le livre des morts et devient complètement folle. Ses pulsions démoniaques lui font commettre les pires atrocités et ce n'est pas sûr que ses proches lui pardonnent. Alors Betsy veut retrouver cette fameuse demi-soeur, chérie par l'Etoile du Matin, et promise à régner sur le monde. Grosse surprise le jour J ! 
De plus, Betsy devient jalouse de l'intérêt que porte Sinclair pour cette soeurette, ce qui lui fait ENFIN prendre conscience de ses sentiments cachés pour lui. Pas besoin de craindre un soupçon d'endormissement chez notre couple, Betsy et Sinclair ont trop mauvais caractère pour jouer les amoureux transis et mielleux. Chic, alors ! 
J'ai trouvé l'histoire complètement dingue, mais un peu plus poussive dans l'ensemble. La série fonctionne sur le même mode opératoire, jusqu'à présent c'est sympa à suivre mais il faudrait penser à pimenter le tout ou chercher à se renouveller. En attendant, les passages avec Sinclair sont toujours savoureux.

 

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Betsy est fiancée, mais la paix ne règne pas au sein de son ménage. Sinclair est jaloux, et pour la première fois il a peur ! Le petit Jon est de retour en ville et s'est installé dans leur grande maison de Summit Avenue, au grand dam du roi. Sous le coup de la colère, Betsy lui avoue qu'elle peut lire ses pensées intimes au moment où ils se livrent à leurs ébats passionnés, et la nouvelle passe mal, Sinclair prend ses cliques et ses claques, meurtri dans sa chair. 
Alors qu'elle tente de sécher ses larmes, Betsy doit répondre à ses devoirs de reine en écoutant les plaintes des fantômes qui se manifestent à elle, et notamment la victime du tueur en série qui s'en prend à toutes les belles plantes blondes de la ville. De plus, sa demi-soeur Laura commence à manifester un brusque changement de comportement. Basculerait-elle du côté de la force obscure ? 
Ce quatrième tome est toujours aussi drôle, mais il manque un peu de consistance. En gros, Queen Betsy fait son show, à côté de ça il n'y a rien de neuf sous le soleil. L'intrigue 'criminelle' est franchement traitée  à la légère (zou, un coup de bûche sur la tête et on n'en cause plus). Et même les histoires de couple de Betsy tendent à s'essoufler (c'est toujours la même rengaine, quoi). A lire sur le pouce, oui, génial : c'est drôle et divertissant, hyper efficace. Il faudrait cependant que Betsy ne devienne pas une caricature d'elle-même ! 

 

 Published August 2004 - July 2005 - May 2006 by Berkley (Berkley Sensation)

- disponibles en VF chez Milady, avec des ravissantes couvertures illustrées par Maureen Wingrove, alias Diglee : betsy2  betsy3  betsy4

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8 janvier 2013

"... pire qu'un bloc de foie gras aux truffes noires : c'est beaucoup trop cher et ça restait sur les cuisses !"

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C'est en se rendant chez son coiffeur que Felicity apprend que son ex, Greg le Bulldozer, traverse une mauvaise passe. Elle décide de s'inviter chez lui et se cogne les dents contre un mur de glace. Greg a mauvaise mine, mais c'est son problème. La situation prend un tour inattendu lorsque la jeune femme découvre un poulet épinglé sur la porte de sa maison. De la magie noire ! Il semblerait que les ennuis reprennent du service, Felicity doit de nouveau faire appel à Stan, son amant d'une seule nuit, et Terrence, son petit casse-croûte du moment. Soit, un entre-deux et un ange. On aurait pu rêver pire !


Autant dire qu'il se passe une foultitude d'événements dans ce deuxième tome, dont l'intrigue est clairement plus élaborée, plus croustillante, plus intense et plus addictive. En un mot, je suis mordue ! Le temps où Felicity m'épuisait à courir dans tous les sens est révolu, j'ai trouvé l'héroïne drôle et sarcastique, du moins cette fois j'ai été davantage sensible à son humour, et même ses histoires de fesses prennent enfin un sens, particulièrement sa relation avec Stan, piquante et savoureuse, j'en demande encore.

J'ai pris goût au rythme de cette série, dotée d'une bonne dose de dérision et d'un sérieux penchant pour l'art du rebondissement. Franchement, j'ai été baladée comme une novice, je n'ai rien vu venir, la fin est un festival d'action et de révélations, jusqu'à la toute dernière ligne, oups, ce sera dur de patienter maintenant !

Les anges ont la dent dure, par Sophie Jomain
Rebelle éditions, 2012

7 janvier 2013

"Ce sera explosif, primaire, sans aucune retenue."

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J'ai aimé toute la première moitié du livre, celle qui expose la rencontre entre Gideon Cross et Eva Trammel, avec la proposition indécente et l'art de séduction entre ces deux-là, c'est explosif, primaire, sans aucune retenue. Sincèrement, j'étais accrochée aux pages de mon livre, gloussant bêtement, mais sans peur du ridicule.

Et puis le ton change dès lors que le couple entame une relation plus ou moins établie. On réalise que des secrets polluent toute idée d'harmonie, exceptée leur entente sexuelle, la communication entre eux est très difficile. Eva a tendance à prendre la fuite à la moindre contrariété, laissant Gideon lui courir après pour s'excuser et l'implorer de ne pas l'abandonner. La première fois, j'ai trouvé que c'était romantique et croustillant, puis constatant que le schéma devenait répétitif et fastidieux, j'ai fini par me lasser.

Je crois que le problème de cette romance a été de vouloir introduire une nuance de drame à son intrigue du genre basique et sulfureux, car très vite s'instaure une sensation de malaise qui ne nous quitte plus avant la dernière page tournée. Oubliez toute idée de fantasme, l'histoire est finalement plus sombre et amère qu'elle ne le laissait supposer. Et comme je n'y étais pas du tout préparée, j'ai été assez déconcertée. Pour autant, je lirai la suite, dans l'espoir de percer le mystère de Gideon Cross (le mâle dominateur dans toute sa superbe !).

Dévoile-moi, par Sylvia Day
Editions J'ai Lu, 2012 - traduit par Agathe Nabet

29 novembre 2012

"Perhaps I was dazzling them with my ineptitude. It had happened before."

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L'histoire s'ouvre sur une scène de galipettes, aussitôt interrompue par l'arrivée tonitruante du Thon, qui est en fait la belle-mère de Betsy, morte dans un accident de voiture. Même en tant que fantôme, la marâtre compte bien lui pourrir l'existence ! Mais Betsy a d'autres chats à fouetter, son cheptel de Monstres s'est fait la malle et veut lui faire la peau. Pas cool du tout. Malgré les risques, elle prête main forte à l'inspecteur Nick, pour une sombre histoire de serial-killer, alors que le type la déteste cordialement depuis qu'il a retrouvé la mémoire et l'expose à ses ennemis sans la moindre protection.

Sinclair grommelle dans son coin, l'inconstance de son épouse l'épuise, et nous aussi, Jessica est complètement déchaînée, mordante et grossière comme jamais (quel choc !), elle a vaincu son cancer mais devra affronter une autre épreuve : choisir entre son amoureux et sa meilleure amie, car le torchon brûle ! Marc, de son côté, est cloué sur un lit d'hôpital et ne cesse de chouiner, sauf si on lui promet une belle suite dans un grand hôtel. De quoi calmer ses nerfs fragiles. Tina, le bras droit de Sinclair, devient un pitbull. Et ne fait pas semblant. On ne voit pas assez Laura, la fille du Diable, ni Bébé Jon. Et pour finir, apparition théâtrale d'Anthonia, pour un dénouement plus que dramatique.

Ce serait vain d'imaginer que cette série est riche en promesses, sinon de divertir son public qui ne doit pas en réclamer davantage. L'histoire est tellement creuse, avec pour héroïne une Queen Betsy en caricature d'elle-même. C'est presque insupportable, alors il faut une bonne dose de dérision pour supporter tout ça. A partir de là, c'est du tout cuit. Cela ne vous apparaîtra plus aussi éparpillé et cacophonique (quelle bavarde, cette Betsy !), oui tout le monde hurle et veut donner son avis, oui ça grouille de partout, ça entre et ça sort comme dans un moulin, l'intrigue ne vaut pas un clou, d'ailleurs il n'y a pas d'intrigue, Betsy n'agit jamais, elle parle, elle saoule son monde et elle accomplit un miracle en temps utile, même ses proches sont pétrifiés d'incrédulité.

Sur cette sentence sans appel, je brandis mon drapeau blanc. Cette série est certes bourrée de défauts, toutefois j'éprouve une sincère affection pour son univers décalé, débile et déjanté. C'est bête, je n'y peux rien. Dès que j'ai besoin de lire un truc léger et drôle, je sais que Queen Betsy ne me décevra pas. Il est d'ailleurs préférable de la lire à dose homéopathique, sous peine de saturation. Autant de superficialité peut faire peur, si, si.

Queen Betsy, tome 7 : Vampire et indigne, par MaryJanice Davidson
Milady, 2012 - traduit par Cécile Tasson  - illustration de couverture : Maureen Wingrove

14 décembre 2012

“Shhhhhh, shhhhhh, says the sea, but I don't believe her.”

“Sean reaches between us and slides a thin bracelet of red ribbons over my free hand. Lifting my arm, he presses his lips against the inside of my wrist. I'm utterly still; I feel my pulse tap several times against his lips, and then he releases my hand.
"For luck," he says. He takes Dove's lead from me.
"Sean," I say, and he turns. I take his chin and kiss his lips, hard. I'm reminded, all of a sudden, of that first day on the beach, when I pulled his head from the water. 
"For luck," I say to his startled face.”

 

Ayé, j'ai trouvé MON COUP DE COEUR de l'année 2012. Il s'agit du roman de Maggie Stiefvater, Sous le signe du Scorpion.

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Je suis tombée complètement amoureuse de ce livre. Il est magique, puissant, bouleversant. On resterait indéfiniment sur l'île de Thisby, avec Puck et Sean...  Je vous le recommande fortement ! 

Sous le signe du Scorpion, par Maggie Stiefvater 
Hachette, coll. Black Moon (2012) - traduit par Camille Croqueloup

“I stare at him. "You can't risk not winning. Not because of me." Sean doesn't lift his eyes from the counter. "We make our move when you make yours. You on the inside, me on the outside. Corr can come from the middle of the pack; he's done it before. It's one side you won't have to worry about." I say, "I will not be your weakness, Sean Kendrick." Now he looks at me. He Says, very softly, "It's late for that, Puck.”

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24 octobre 2013

Apocalipstick, par Charlotte Marin & Marion Michau ♥

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 Apocalipstick, par Charlotte Marin & Marion Michau (Pocket, 2012) 

Charlotte, bientôt trente ans, vit une liaison avec un homme marié, Richard, un réalisateur qui vient justement de sortir son nouveau film ... qui parle de son histoire avec sa jeune maîtresse, qu'il tourne en ridicule. Le goujat ! Charlotte, pigiste pour un journal de cinéma, se fait un plaisir de défouler sa rage et son désespoir dans un article assassin, en jurant ses grands dieux qu'elle ne veut plus entendre parler de lui.

Dans l'intervalle, la demoiselle a fait la connaissance de Martin, charmant, charmeur et disponible. Charlotte n'écoute que son cœur et savoure son bonheur. Mais disons que la vie n'est pas un long fleuve tranquille, et de nouvelles aventures cocasses et amusantes vont jalonner le récit. Pour notre plus grand plaisir ! Car j'ai dévoré ce livre en deux coups de cuillères à pot. Slurp, c'était délicieux. Je n'ai pas manqué de pouffer en lisant deux, trois scènes hallucinantes (la tentative de fuite par la lucarne des toilettes de La Closerie des Lilas, le serveur bien aimable, le coup du karaoké dans la cour d'école, le déjeuner cauchemardesque que Charlotte subit en tentant de retenir le zèle du groupe de gospel, la soirée anniversaire, etc. etc.).

Le ton est vif, sans temps mort, avec des répliques tordantes, des jeux de mots parfois ridicules, une mise en scène survoltée (et un final en clin d'œil au film Elle et lui de Leo McCarey), bref c'est du petit lait à boire, de la chick-lit légère, enjouée, drôle, coquine et charmante, j'avais besoin de rire et décompresser, cette lecture a su pleinement remplir son office, j'ai adoré !

22 novembre 2012

♠ Sombre célébration ♠

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Changement de décor pour ce 3ème tome : Lily retourne à Bartley, sa ville natale, pour le mariage de sa soeur Varena. En feuilletant le journal local, elle découvre une vieille histoire de bébé kidnappé, huit ans plus tôt, puis reçoit la visite surprise de Jack Leeds. De nouveau, tout s'écroule autour d'elle : un médecin et son assistante sont retrouvés morts dans leur cabinet, puis une petite dame inoffensive est poignardée dans son jardin. Lily capte tout de suite les premiers signes de panique, la menace devient rampante et elle se sent prise au piège, car elle a compris que cette série d'évènements morbides pouvait ébranler le fragile équilibre familial.

Concernant la relation naissante entre Lily et Jack, c'est du petit lait à boire. Rien n'est simple, mais une chose est sûre : ces deux-là se sont trouvés. Toutefois, point d'empressement, entre le passé de Lily et celui de Jack, les vieux démons sont à la fête et les cicatrices sont encore vives. J'aime beaucoup ce qu'il se passe entre eux : Jack n'est pas un type gentil, il est surtout solide, un peu jaloux et possessif aussi, en plus d'être impulsif. Il faut une personnalité aussi complexe pour s'accorder avec Lily, méfiante et terrorisée par ses sentiments, par ce semblant de retour à la normalité dans son existence qu'elle vouait à la solitude.

J'apprécie de plus en plus cette série, à la tonalité morose du fait du caractère triste de Lily. J'ai juste un souci avec les silences inexpliqués et les visages trop expressifs dont raffole l'auteur (je ne sais pas décoder les messages subliminaux, les intentions ne sont pas claires). L'intrigue criminelle est sordide et dérangeante, on ne se sent jamais très à l'aise à lire tout ça, de plus Charlaine Harris sait gratouiller là où ça fait mal. Du coup, comme pour soulager nos esprits tourmentés, on suit avec placidité l'obsession ménagère de Lily et ses séances d'abdos, en attendant la suite du programme. C'est bon aussi d'apprendre à mieux connaître les parents et la soeur de Lily, je m'attendais à un tableau bien pire, ce qui est loin d'être le cas (parfois c'est même drôle !). Le prochain tome paraîtra en février 2013, je m'en réjouis d'avance !

Sombre Célébration (Lily Bard #3) - Charlaine Harris
J'ai Lu, 2012 - traduit par Tiphaine  Scheuer

5 novembre 2013

Revanche, par Cat Clarke

Revanche, par Cat Clarke (Robert Laffont, coll. R, octobre 2013 - traduit par Alexandra Maillard) 

Tout commence un soir de fête, des ados qui se lâchent sur la boisson, qui abandonnent leurs inhibitions, qui se roulent dans les fourrés, qui tombent dans les vapes et se débattent avec un inconnu à leur réveil. Ce soir-là, Jem a eu la trouille de sa vie et a catalogué Stuart Hicks de gros obsédé. Comme elle a perdu de vue son meilleur pote, Kai, elle est rentrée seule chez elle.

Les jours d'après, c'est le drame : Kai s'est suicidé. Il n'a pas supporté d'avoir été humilié publiquement parce qu'il était homo. Jem, effondrée par la nouvelle, décide de le venger. Pas de doute possible, pour elle, Stuart et sa bande sont dans le coup. Elle élabore alors un plan en trois étapes : se glisser dans leur Groupe Populaire, devenir l'une des leurs, se faire apprécier et gagner leur confiance. Après quoi, ça va saigner.

C'est avec une consternante facilité qu'elle va ainsi franchir tous ses objectifs, non sans une certaine perplexité car elle se surprend à apprécier son nouveau statut, tout en gardant à l'esprit que ses rapports avec ses nouveaux amis sont faux, calculés, animés par une haine farouche. Pas facile de s'y retrouver, surtout quand la demoiselle décroche la timbale en conquérant le tombeur de la bande. Pourquoi faire simple ?

Ce roman, à la construction habile et redoutable, a su me tenir en haleine jusqu'au bout ! Par contre, c'est moins dans le souci de connaître la vérité (devinée depuis le début), que dans l'optique de connaître la suite logique du plan de l'héroïne. En tant que lecteur, on s'interroge, on doute, on attend... Quel carnage lorsque les masques vont tomber ! Mais ira-t-elle réellement jusqu'au bout ? Ne va-t-elle pas se laisser convaincre que l'amitié et l'amour sont de nouveau à sa porte et lui offrent une seconde chance ?

Je crois que ce roman, aux accents doux-amers, n'a pas envie de nous offrir des solutions faciles et c'est ce qui gratouille à la fin. La mise en scène est impeccable, les thèmes abordés sont des sujets lourds et sensibles (la sexualité, tout particulièrement) et les personnages nous offrent un patchwork de leurs bons et mauvais côtés. Impossible de se ranger pour l'un ou pour l'autre, c'est un gâchis collectif, qui vous laisse une sensation d'immense frustration. Très bon roman !

13 novembre 2013

Mariage à durée déterminée, par Christine Bell

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Mariage à durée déterminée, par Christine Bell (Milady, coll. Central Park, juillet 2013 - traduit par Frédéric Le Berre)

En répondant à une petite annonce peu banale, Particulier cherche belle jeune femme sachant jouer la comédie, Lindy soupçonne un vil traquenard mais fonce bille en tête, motivée par l'appât du gain. Sa rencontre avec Owen Phipps confirme ses craintes : ce type est incroyablement beau et séduisant, sûr de son charme et de son pouvoir, il n'en fera qu'une bouchée !

Mais voilà, le bellâtre a besoin d'elle pour prétendre être son épouse et se rendre avec lui dans un centre de thérapie pour couples en détresse (que vient d'ouvrir l'ancien amoureux de sa sœur, qui s'est joué d'elle et lui a brisé le cœur, Owen a donc juré de la venger !). Son contrat avec Lindy stipule noir sur blanc que leurs relations seront chastes, mais en réalité c'est beaucoup plus compliqué.

La tension sexuelle qui existe entre eux est bestiale, l'un et l'autre se consument de désir mais la jeune femme a les pieds sur terre et n'entend pas perdre raison dans une liaison torride. Owen cherche à la séduire, malgré ses bonnes intentions du départ, il est sens dessus dessous en sa présence et espère la convaincre avant la fin de leur séjour (d'une durée de 3 semaines !).

C'est plutôt mignon et pas prise de tête du tout, l'histoire place notre charmant couple dans des situations cocasses, veillant surtout à titiller cette folle attirance entre eux. C'est cousu de gros fil blanc, ça se lit vite et bien, par contre ça vous laisse cette impression d'avoir lu un truc sympa, mais pas mémorable non plus. C'est en effet beaucoup trop léger et on reste tout le temps à la surface des choses, tant on voit venir le tout à des kilomètres à la ronde (lisez un bon ♥Kristan Higgins♥, vous constaterez la nuance !).

30 octobre 2013

Pars vite et reviens tard, par Fred Vargas

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Pars vite et reviens tard, par Fred Vargas (Audiolib, mars 2012 - texte intégral lu par Thierry Janssen, disponible en format poche : J'ai Lu, octobre 2005)

Retour aux sources avec cet épisode, où Adamsberg vient d'être fraîchement promu commissaire et rencontre sa nouvelle brigade (même qu'il s'emmêle les pinceaux avec le nom de tous ses lieutenants !). C'est l'occasion pour lui de faire la démonstration de ses talents, lorsqu'il rencontre une petite dame craintive qui vient éveiller son attention sur des peintures de 4 à l'envers sur les portes des immeubles, puis lorsqu'une vieille connaissance le met en garde contre la menace d'une épidémie de peste dans les rues de Paris !

C'est certain que d'autres policiers vous enverraient balader ces hurluberlus sans mettre les formes, mais Adamsberg, lui, possède un instinct redoutable. Il ne traite aucun dossier à la légère, certains diront de lui que c'est un excentrique, mais le commissaire a du flair et conclue toujours royalement ses enquêtes. Cette nouvelle intrigue vaut notamment le détour pour son climat d'angoisse latente. Sans mentir, on gobe facilement l'idée qu'un malade tue ses victimes en propageant la peste dans les rues de Paris !!! Alors, vrai ou pas vrai ?

La vie sentimentale d'Adamsberg traverse également une belle tempête, ou gageons que notre commissaire va s'engager dans une belle traversée du désert ! A ce stade, ce serait une juste punition à son comportement trop volage. Non, non, Jean-Baptiste, ce n'est pas la faute de Camille !!! Tu peux toujours supplier ton téléphone de sonner, j'espère qu'il restera muet ! Lecture impeccable de Thierry Janssen, la voix officielle de tous les romans de Fred Vargas chez Audiolib, et franchement ce choix est parfait, indiscutable, ne changez rien !

29 octobre 2013

Un lieu incertain, par Fred Vargas

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Un lieu incertain, par Fred Vargas (Audiolib, février 2013, lu par Thierry Janssen / J'ai Lu, septembre 2010)

Encore un fidèle rendez-vous avec le commissaire Adamsberg, dans une enquête criminelle nous baladant entre Londres, Paris et un petit village en Serbie ... Quelle atmosphère particulièrement excitante (mais glauque aussi) ! On croise des cadavres découpés en petits morceaux, des pieds chaussés abandonnés près d'un cimetière, des mythes vampiriques, des vieilles histoires de famille ... Et on assiste aussi à des retours en fanfare de cadavres planqués dans les placards ! Je dis ça, je ne dis rien. Disons que, tout de même, on tombe sur les fesses en apprenant que les anges déchus existent. Ou qu'ils sont tombés directement de l'Enfer.

Adamsberg, dans ce roman, est dépassé par les évènements. Il en voit de toutes les couleurs, de la trahison à la mélancolie, en passant par l'impuissance et le doute. C'est un spectacle assez déprimant, ou plutôt pathétique. Notre homme mériterait parfois qu'on le secoue vertement, car son petit manège nous épuise ! Il est lent, apathique, déboussolé, déconfit. Bouh, quel triste sire ! A côté de ça, l'histoire oscille entre le désenchantement, certes, mais surtout l'angoisse et le suspense. Tant mieux, ça tient en haleine. J'ai d'ailleurs pas mal mordu à l'hameçon, saisissant toutes les perches tendues, avec la conviction intime que je me faisais bêtement berner, mais c'est de bonne guerre.

C'est la quatrième fois, il me semble, que Thierry Janssen accompagne les romans de Fred Vargas en version audio. Franchement, ne changez rien ! C'est la voix parfaite, l'interprétation idéale pour situer et cerner des personnages et lieux aussi flippants que ceux dont l'auteur a le talent de nous concocter. Pour moi, ce rendez-vous a donc été une totale et pleine réussite.

10 janvier 2014

Week-end à Portmeirion

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Week-end à Portmeirion, de Nicola Upson (10-18, collection Grands détectives, novembre 2013 - traduit par Pascale Haas)

Il a suffi d'un simple coup d'œil à la couverture, puis de découvrir qu'un certain Hitchcock se baladait au cœur de l'histoire, pour faire de moi l'esclave de cette lecture ! J'ai tout lâché pour m'y plonger. Miam, quel régal ! L'histoire commence en 1954, mais concerne un événement survenu durant l'été 1936. Joséphine Tey fête ses 40 ans avec son ami le commissaire Archie Grant, à Portmeirion, dans un complexe hôtelier luxueux situé au bord de la mer.

Elle a également été invitée à rencontrer le couple Hitchcock pour céder les droits de son dernier livre, en vu d'une adaptation cinématographique. Il règne une chaleur caniculaire, l'ambiance se veut languide et oppressante, les comédiens vont et viennent, le réalisateur anglais mijote quelques blagues d'un goût douteux... On passe ainsi plus de 200 pages sans soupçonner l'ombre d'un crime, c'est calme, très bavard et tout bonnement raffiné.

J'ai immensément apprécié ce cadre magnifique, où règne une atmosphère fascinante et guindée. On y trouve un petit monde clos, pétri de jalousie, de rancœur et de haine, qui ne masque pas son amertume vis-à-vis de l'industrie cinématographique. On spécule aussi sur le prochain départ de Hitchcock pour Hollywood, on dresse un portrait de l'homme sans effet de manche, c'est un génie au caractère exécrable, qui manifeste amour et admiration pour Alma Reville, sa remarquable épouse.

L'intrigue policière, finalement, n'est qu'une goutte d'eau dans un vaste océan. Elle est, certes, plus présente dans la deuxième moitié du roman, mais il m'est apparu que ce n'était pas ce qui m'importait le plus. J'ai aimé l'ensemble du livre, avec ses personnages et la façon de les introduire, de raconter leurs tourments personnels, de laisser deviner leurs émois ou leurs états d'âme. C'est un livre qu'on découvre par envie, ou par curiosité, et qui dévoile un grand aspect psychologique dans sa trame romanesque. Mais c'est très chic, absolument divin !

22 novembre 2012

“It was going to be so much fun dragging his complacent sexual views out of the ordinary and into the extraordinary.”

Keri ARTHUR : Riley Jenson – Tome 1 – Pleine Lune

Wow ! Ce début de série n'a pas manqué de me surprendre et me séduire ! J'ai très vite accroché au monde de Riley Jenson, mi-louve, mi-vampire, dont le frère jumeau a mystérieusement disparu, et qui en plus se lance dans une enquête concernant des clones de créatures inhumaines en compagnie d'un vampire très sexy, croisé pour la première fois sur le pas de sa porte, totalement nu et enduit de boue. Graou ! Riley en a les sens retournés, on la comprend.

De plus, c'est la semaine lunaire, donc la période durant laquelle les loups sont obsédés par le sexe et se reproduisent à perdre la raison. Riley elle-même est incapable de dompter ses besoins, elle s'en donne à coeur joie avec ses deux compagnons attitrés, mais elle serait bien tentée par une partie de jambes en l'air avec ce vampire, Quinn O'Connor. Il a plus de mille ans, il est séduisant et redoutable mais ne souffre plus les loups depuis une récente déception amoureuse. Las, Riley a juré de le goûter. Rien qu'une fois, lui promet-il.

Et c'est parti pour 400 pages intensément sexuelles, décadentes, sulfureuses, sensuelles et j'en passe. Contrairement à beaucoup d'avis, je n'ai pas été choquée par cette frénésie de sexe. J'ai trouvé que cela collait bien avec le personnage, Riley est une jeune femme qui assume sa liberté de corps et d'esprit (elle est farouchement opposée à rejoindre les rangs de gardiens pour le Directoire, où elle est actuellement simple officier de liaison). Sa fièvre lunaire est une caractéristique osée, si l'on part du principe qu'il s'agit ici d'une mise en bouche, premier tome oblige, mais personnellement je trouve que cela souligne bien la personnalité peu farouche de notre héroïne. Non vraiment, je n'ai été ni dérangée ni choquée.

Côté intrigue, je n'ai pas été lésée non plus puisque l'action est dense, riche, rebondissante. Le livre se termine même sans proprement révéler le fond du problème. L'enquête n'est donc pas bouclée, beaucoup de questions demeurent en suspens et évidemment on se mord la lèvre d'en rester là car on en veut plus ! Et puis, retrouver Quinn est aussi une bonne excuse pour poursuivre ma plongée dans cette série, laquelle se passe en Australie, un détail qui change un peu, non ? Ok, j'avoue que cela n'est pas franchement exploité non plus, mais Quinn, bon sang... Quinn ! ! ! *-*

 

Pleine Lune (Riley Jenson #1) - Keri Arthur
Milady (4 décembre 2009)

22 novembre 2012

In the mood for a good, steamy, old-fashioned bodice-ripping romance ?

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Caleb Black, un nom qu'il suffit de prononcer pour frissonner de la tête aux pieds. La première fois qu'il se présente à Willow Moran, il lui fait l'effet d'un ange vengeur. Et pourtant elle a besoin de lui, besoin qu'il l'aide à retrouver son frère quelque part dans le Grand Ouest. Inversement, lui aussi va tirer profit de la situation, il recherche activement un dénommé Reno, celui-là même que Willow présente comme son époux (puisqu'il lui faut mentir à son sujet selon ses conseils reçus dans une lettre). Caleb ne dit rien mais il doute, il suffit de la regarder rougir dès qu'il lui pose des questions pressantes pour croire sérieusement à un mariage, selon lui, les deux sont simplement amants. Tant mieux, cela servira davantage ses plans. Caleb s'est juré de séduire cette beauté du Sud, aux manières raffinées, de retrouver Reno et de le buter.

La chevauchée à travers les Rocheuses s'annonce longue, très longue, tendue et périlleuse. A leurs trousses, on compte des hors-la-loi, des Comanches, des bandits qui veulent soit la tête de Caleb, récemment mise à prix, soit les pur-sang que Willow trimballe partout avec elle, et qu'elle considère comme ses gosses. La tension est palpable aussi (tension sexuelle, j'entends bien !) car l'homme et la femme vont se découvrir, s'apprécier et s'attirer. Alors oui, il y a pas mal de sensualité au fil des chapitres, et une leçon de pêche à la truite qui vaut le détour...

La suite est classique, comme souvent dans ce registre de romance historique. Caleb Black est un mâle, un vrai, qui protège les plus faibles et qui n'a qu'une parole lorsqu'il s'engage. Ses sentiments envers la petite Willow sont touchants, ce qui n'était qu'une simple affaire de vengeance personnelle va devenir un casse-tête chinois où les coeurs de nos deux protagonistes louperont presque un battement quand ils découvriront le pot aux roses (mais au moins ça relance l'action et la passion !).
Il s'agit en fait d'une réédition d'un titre paru déjà il y a quinze ans. Je crois même l'avoir lu à l'époque, c'était sympa de le retrouver...

Et je sais que vous attendez LA réplique culte, la voici donc :

 

Les longs cils de Willow s'abaissèrent doucement, ombrant ses joues, tandis que le soleil jouait avec leurs pointes dorées. Caleb la contemplait, fasciné.
- J'ai les yeux fermés, fit remarquer Willow au bout de quelques instants.
- J'ai vu. Où avez-vous déniché des cils de cette longueur, ma belle ?
- Je les ai volés à un veau.   
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Aventure dans les Rocheuses - Elizabeth Lowell
Traduit de l'américain par Catherine Plasait - J'ai Lu, coll. Aventures & Passions (2010)

22 novembre 2012

Who wants what everyone else has already had ?

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Après un début très drôle, l'histoire n'a malheureusement pas manqué de retomber dans ses pantoufles et ses clichés de romance traditionnelle, sans être réellement affriolante. Circenn a jeté un sort sur sa fiole d'immortalité (qu'il a égarée) sitôt que celle-ci sera en contact avec une main humaine, elle devra lui revenir aussitôt. Nous sommes au XIVe siècle et c'est ainsi que Lisa, depuis notre époque contemporaine, se retrouve propulsée dans le temps. Elle est femme de ménage dans un musée, porte des jeans et des sous-vêtements de jeune femme moderne (il faut le préciser, sait-on jamais), sa vie ressemble à un feuilleton délavé, sa maman se meurt d'un cancer, bref un changement d'air n'est pas de refus !

Toutefois, contrairement au personnage d'Adrienne, Lisa ne s'accommode pas aussi facilement à ce bond dans le temps. Elle veut à tout prix rentrer chez elle. Problème : Circenn ne connaît pas la formule inverse, et puis il se méfie d'elle en pensant qu'elle est une espionne. Comble de tout, il a pactisé avec Adam Black et a juré de tuer la personne qui lui retournerait sa fiole. Notre valeureux Highlander est aux prises d'un terrible dilemme, parce qu'il est tout émoustillé par cette jeune femme débarquée de nulle part, au caractère de cochon, qui se refuse à lui, tout en le regardant avec gourmandise et en rougissant.

La relation entre Lisa et Circenn est donc essentiellement sensuelle avant d'être érotique, le couple se séduit durant de longs chapitres avant de succomber à la tentation. C'est charmant, pas vulgaire non plus, Circenn a une personnalité complexe, un peu dure aussi. Je trouvais d'ailleurs que l'alchimie du couple était plus forte au début, surtout lorsque l'auteur s'appuyait sur le choc des cultures (comme la découverte du soutien-gorge ou du tampon, et aussi le simple fait de porter un jean !).

Cette lecture m'a donc semblé inégale, parfois croustillante, décalée, attachante et drôle, et puis à d'autres moments plus convenue et routinière, ça perd en saveur et c'est inutilement long. Il s'agit du troisième tome de la série des Highlanders, seul Adam Black reste une valeur sûre et intrigante, qui me motive à en découvrir plus !

Les Highlanders, tome 3 : La tentation de l'immortel, par Karen Marie Moning
J'ai Lu, rééd. 2012 - traduction de Lionel Evrard 

13 novembre 2013

Amis et rien de plus, par Kristan Higgins

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Amis et rien de plus, par Kristan Higgins (Harlequin, coll. Mosaïc, novembre 2013 - traduit par Karine Xaragai)

Chaque roman de Kristan Higgins offre la douce promesse d'un instant mémorable, au sein d'une communauté attachante, d'une histoire adorable et de situations à vous filer des loopings dans le ventre ! Ce nouveau livre ne fait pas exception à la règle : prenez la petite ville d'Eaton Falls, la famille O'Neill, tous pompiers et secouristes de père en fils, une héroïne répondant au prénom de Chastity Virginia (ce n'est pas une blague !), sa quête du grand amour, avec moult péripéties et l'embarras du choix ! Miam.

C'est une promenade joyeuse et exaltante au pays de la gourmandise, car on se régale sur toute la ligne. L'auteur met en scène une héroïne ordinaire, qui trouve que son physique de grande bringue athlétique la pénalise dans ses rencontres amoureuses, on a coutume de la considérer comme l'éternelle bonne copine, alors qu'elle rêve de fonder une famille, purement et simplement. Pour bousculer le destin, Chastity s'est inscrite sur un site internet, se rend à des soirées shopping pour célibataires au supermarché, multiplie les frasques, les farces et autres bourdes. C'est une vraie partie de rigolade !

Se profile peut-être à l'horizon l'idylle parfaite avec un champion de karaté, chirurgien traumatologue de son état, auprès de qui Chastity se sent pousser des ailes. C'est sans compter sur son obsession pour Trevor Meade, le meilleur ami des frères O'Neill, le fils d'adoption, le copain de toujours (et accessoirement son premier grand amour !). Pas facile à oublier ! Chastity papillonne toujours de désir en sa présence, mais se doit de ranger ses fantasmes dans les tréfonds de son âme ... SOUPIR.

J'ai adoré chaque moment de ma lecture, j'ai beaucoup souri, trouvé l'ensemble fabuleusement romantique, drôle, enlevé et délicieusement niais. On se sent merveilleusement à l'aise entre les pages du livre, on a le sentiment de faire partie d'une communauté, on pose ses bagages et on ne veut plus quitter Eaton Falls ! La sensation de petite bulle réconfortante est là, présente, très forte. C'est un déchirement de tourner la dernière page, de s'arracher à ce petit monde, mais on se réjouit déjà du prochain rendez-vous !

9 juin 2014

L'accro du shopping dit oui, de Sophie Kinsella

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Un épisode 3 incontournable pour ses scènes cultes comme le mariage de Suze, la demande de Luke, la ruse finale, le mariage féérique, le bouquet de fleurs qui parle, la précieuse bonhomie des parents de Becky, les délires de Danny, la naissance de Baby Tarquin, etc. Il faut bien rebondir pour ne pas réaliser que l'histoire n'est plus un étourdissement sans fin de dépenses compulsives ! En fait, Becky est confrontée à un autre dilemme : une double organisation de mariage, deux rêves impossibles à conjuguer. Mais impossible n'est pas Becky !

Le roman s'échinera à raconter comment elle va réussir à slalomer entre les deux, puisque Becky est attirée par les deux perspectives, le glamour, le strass, les paillettes, son rêve de petite fille... mais justement elle ne veut pas non plus décevoir ses parents !! Et en matière de fantasmes à dormir debout, de vérité édulcorée, de petits mensonges pour arrondir les angles, Becky en connaît un rayon. Ce ne sont plus ses dettes qu'elle doit éponger, mais la susceptibilité de ses proches. Mouhahaha.

On a beau soupirer, souffler et pester, on lui pardonne tout ! Becky figure parmi ces héroïnes dont on excuse les frasques, même les plus chichiteuses. C'est comique et carrément exagéré, mais ça permet de détendre l'atmosphère. Car l'histoire met à jour la relation malsaine entre Luke et sa mère, et là c'est le drame, on ne le comprend plus, Luke devient décevant, fuyant, aveugle... pitié, non ! Malgré tout, on s'amuse du début à la fin, cette série est à déguster pour le plaisir, comme une friandise, à mâchouiller en déculpabilisant. De plus, les atermoiements de Becky sont une façon de rappeler l'essentiel de la vie, avec ses valeurs fondamentales (la famille, les amis, etc.). ☺

Pocket ♦ juillet 2010 ♦ traduit par Christine Barbaste pour les éditions Belfond ♦

24 juillet 2014

Les demoiselles de Spindle Cove, Tome 1 : Un moment d'abandon, par Tessa Dare

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Nous voici en présence d'une lecture absolument irrésistible ! Ce n'est pas que de la romance, mais une histoire enlevée et très drôle, avec un couple charmant, aux dialogues assassins, beaucoup de tension érotique et sensuelle, un cadre idyllique et la sensation exaltante d'une vraie partie de rigolade ! 

L'histoire se passe au sein d'une communauté hors du commun, mais très attachante : Spindle Cove, le refuge pour les âmes esseulées, incomprises et laissées pour compte... bref, le repère des vieilles filles désespérées. En tête de file de cette brigade en jupons, on trouve Susanna Finch. Un caractère volcanique et passionné, une langue bien pendue, une soif d'indépendance, un soin jaloux à préserver son petit cocon douillet, une volonté farouche et un esprit féministe... Nous sommes loin de la jouvencelle en détresse ! 
Le commandant Victor Bramwell en fera vite les frais. 
Blessé au genou, celui-ci doit ronger son frein en acceptant d'entraîner une milice de campagne, tout en rêvant de retourner sur le champ de bataille. Spindle Cove est pour lui le summum de l'ennui, une aberration dans sa conception virile de la société. La gent masculine n'est plus que l'ombre d'elle-même, ce sont les femmes qui mènent la danse. Ou plutôt, mademoiselle Finch met son grain de sel partout. 
Bramwell rugit de frustration. En sa qualité de chef, il entend mener son monde à la baguette. Peine perdue. Il a trouvé une interlocutrice au tempérament aussi affirmé que le sien, la confrontation entre eux deux s'annonce piquante, tumultueuse... et très, TRÈS excitante !

La guerre des sexes est déclarée... et quelle farce ! Je me suis surprise à plonger dans ce roman avec un enthousiasme débordant. L'histoire procure un véritable plaisir, on rit tout du long, les personnages nous entraînent dans un univers folklorique et tendrement exubérant. En somme, Spindle Cove fait l'effet d'un rendez-vous vivifiant, où chaque individu occupe une place importante. C'est un bonheur d'évasion et la promesse d'y retrouver un univers familier livre après livre. 

J'ai été absolument conquise. Dès lors que le couple vedette entre en collision, pour sa première rencontre mémorable, on retient son souffle, un sourire, et on se réjouit des entrevues à venir. Car Bramwell et Susanna vont entreprendre une séduction torride, mais jamais vulgaire. La jeune femme ne tourne pas de l'œil aux moindres allusions salaces, l'homme est une brute bouffie d'orgueil, qui va fondre lamentablement face à cette révolutionnaire de choc et de charme. L'alchimie est immédiate, les joutes verbales sont impayables... et on attend leurs interactions avec fébrilité.

Point de romantisme exacerbé, mais juste la touche nécessaire d'attraction fatale... du charme en pagaille et - ô miracle - de l'humour, de l'esprit, des répliques désopilantes. «... ici, à Spindle Cove, nous goûtons la liberté à coups de petites bouchées sucrées. »

J'ai adoré !

J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, décembre 2013 ♦ traduit par Julie Guinard

24 juillet 2014

Les demoiselles de Spindle Cove, Tome 2 : Une semaine de folie, par Tessa Dare

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Minerva Highwood, déjà croisée dans le précédent épisode, avait su se démarquer par sa passion pour la géologie. Sa mère en lève les yeux au ciel, mais qu'importe, la demoiselle préfère courir la campagne, fouiller les sols et lire des ouvrages scientifiques plutôt que danser, écrire de la poésie, boire son thé à petites gorgées ou pavaner dans les bals pour trouver un prétendant.
De toute façon, avec son physique quelconque, Minerva a conscience qu'elle ne trouvera jamais la perle rare. Même sa propre mère lui serine qu'elle est une cause désespérée ! Toute l'attention de la famille est d'ailleurs focalisée sur la sœur aînée, la ravissante et vaporeuse Diana. Celle-ci aurait conquis le jeune vicomte de Spindle Cove, lord Payne, dont la réputation de débauché n'est hélas plus à peindre...
Aussi, pour soustraire sa sœur de cet intérêt dégradant, Minerva décide de s'immiscer dans leur romance et propose à Colin une fugue amoureuse, jusqu'en Écosse. Notre séducteur s'esclaffe, avant de se raviser. Et impose ses conditions.

Bien évidemment, l'aventure qui va suivre est proprement hallucinante.
Jamais couple n'a été aussi dépareillé, ce qui occasionne de belles séquences cocasses et sexy.
Car, au nom de la sacro recherche scientifique, Minerva se livre à des expériences d'un genre nouveau, guidée par les conseils d'un expert en l'art de séduction, pas mécontent d'avoir trouvé une partenaire aussi voluptueuse et hardie !!
Oui, oui, c'est scandaleux mais pas dépravé non plus.
Tessa Dare joue toujours sur la corde raide du désir, sans franchement basculer dans la décadence. Et pour bien faire, elle y met les formes ET l'humour. La complicité qui va naître entre Minerva et Colin est franchement savoureuse. Soudés dans l'adversité et développant au fil de leur parcours une connivence coquine et espiègle, tous deux vont beaucoup apprendre de l'autre, elle pour son épanouissement personnel, lui pour se libérer de ses démons... «  Vous avez le goût des prunes mûres. - Allons, c'est absurde. - Pourquoi ?  - Parce que ce n'est pas la saison des prunes. »  

C'était encore un vrai régal de lecture, une romance placée sous le signe de l'aventure et de la passion, pour de vrai. Seul regret, l'histoire s'est écartée du cocon douillet de Spindle Cove... 

J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, février 2014 ♦ traduit par Laurence Murphy

28 novembre 2013

“You can't rely on love. Love will let you down every time. Every. Single. Time.”

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Game, de Barry Lyga (Msk, novembre 2013, traduit par Marie Cambolieu)

Jazz Dent est le fils du criminel le plus dangereux du pays, mais il a choisi de s'émanciper en traquant les tueurs en série pour les livrer à la police. Sa première collaboration avec le shérif de Lobo's Nod a permis d'asseoir sa réputation déjà bien sulfureuse ! Cette fois, c'est la police de New York qui toque à sa porte pour solliciter son aide. Un certain Hat-Dog est en train de semer la panique au sein de la cellule de recherche, peut-être Jazz parviendra-t-il à décrypter les scènes de crime, toutes plus glauques les unes que les autres.

Très franchement, j'ai été scotchée par cette lecture - un thriller, un vrai - qui ne fait pas dans la dentelle, qui nous balade dans les méandres du crime en série, avec petite incursion dans l'esprit du pervers, hmm, c'est absolument noir de chez noir, mais les sensations fortes sont garanties. Jazz trime toujours pour se débarrasser de son héritage, il se sent oppressé et craint de porter en lui les mêmes gènes criminels, alors il se blinde derrière une barricade de cynisme, il élève un mur entre sa petite copine et lui, qu'il adore mais qu'il refuse de toucher pour ne pas basculer dans l'horrible tentation du Mal.

Cette mécanique peut paraître cinglée, néanmoins elle ne nous apparaît plus si farfelue dès lors qu'on plonge dans les tréfonds de son âme. Jazz est un survivant, son père est un malade, le pire c'est que celui-ci a pu s'évader et se promène dans la nature, pouvant surgir à tout moment pour lui pourrir la vie. Car Jazz est convaincu que son père attend dans l'ombre, espérant voir vaciller son rejeton, pour qu'il embrasse à son tour une carrière de criminel !

Oh oui, c'est tordu et lugubre, mais c'est bluffant. L'enquête policière est palpitante, avec descriptions peu ragoûtantes, détails sordides et abjects, demandez le programme, vous serez vernis ! On retrouve aussi les proches de Jazz avec grand plaisir, Connie sa dulcinée et Howie son meilleur pote, tous deux associés malgré eux dans une intrigue menée en parallèle. En somme, le rythme est bon, stressant, avec une véritable implication dans l'enquête, qu'on suit pas à pas.

J'ai nettement préféré ce deuxième livre, que j'ai trouvé meilleur, plus sombre, plus haletant. Le dénouement est glacial, avec grosse sensation de frustration au moment de refermer le livre (car il faut attendre le prochain épisode, mais vraiment, vraiment, vraiment ! ...).

23 octobre 2014

Juste avant le crépuscule, de Stephen King

Juste avant le crépuscule de Stephen King

Juste avant le crépuscule… C’est l’heure trouble où les ombres se fondent dans les ténèbres, où la lumière vous fuit, où l’angoisse vous étreint. L’heure de Stephen King.

Ce sont 13 nouvelles, dites terrifiantes, qui composent le menu de ce recueil. Avouons que tout n'est pas bon ou à la hauteur des attentes, j'en sors assez frustrée pour tout dire.

* Willa : Une histoire de fantômes, peu effrayante, juste touchante et sur le pouvoir de l'amour qui dure, qui dure...

* La fille pain d'épice : L'une des mes préférées. Après la mort de son enfant, une jeune femme se met à courir pour tout oublier et part se ressourcer dans la maison de son père, sur une île. Sur place, elle va croiser le chemin d'un psychopathe. Franchement, cette histoire est géniale. Un régal d'intensité dramatique.

* Le rêve d'Harvey : Quelconque ...

* Aire de repos : Ou comment réagiriez-vous si vous surpreniez une sévère dispute entre un homme et sa femme dans les toilettes d'une aire d'autoroute ? ! Mouiii, pas sensationnelle non plus.

* Vélo d'appart : Étrange et délirante divagation d'un homme qui trompe son ennui, en pédalant sur son vélo d'appart. Ses pensées le font voyager loin, loin, très loin... Plutôt cocasse, pas flippant.

* Laissés-pour-compte : Pas aimé. Abandon.

* Fête de diplôme : Pas transcendante, mais sympathique. Une fille de banlieue, petite copine d'un gosse de riches, est conviée par un bel après-midi à jouer au tennis dans leur propriété. Le twist final bouleverse la donne, avec une pointe d'humour appréciable.

* N. : Longue, très longue... j'ai décroché.

* Un chat d'enfer : Enfin une histoire riche et excitante, qui tourne autour d'un contrat peu banal, un tueur à gages doit faire la peau d'un chat ! On se croirait dans du Edgar A. Poe ! Génial.

* Le New York Times à prix spécial : Un jour, vous recevez un coup de fil de votre époux qui vient de trouver la mort dans un accident. Il vous prévient, ne fais pas ci, ne va pas là, préviens celui-ci, etc. Ok. Merci. Au revoir. Les jours d'après, vous réalisez avec effarement qu'il n'avait peut-être pas tort... Pas mal du tout. Simple, mais efficace.

* Muet : Ouiii, encore une réussite ! Un commercial prend en auto-stop un sourd et muet, qui se rencogne dans le coin de la voiture, prêt à somnoler. Le conducteur, lui, se met à déblatérer sur sa vie, son épouse, son infidélité etc. Les conséquences, vous pensez bien, vont être plus que désastreuses. S.King évoque Hitchcock dans ses notes de fin, il ne m'en fallait pas davantage !

* Ayana : Pas mémorable...

* Un très petit coin : Percutante, proche de la folie, violente et agressive. Un dernier tour de piste qui nous lâche à bout de souffle !

En bref, les nouvelles sont de qualité inégale (comme souvent) mais j'ai trouvé ça définitivement frustrant ET contrariant. Peut-être suis-je également devenue moins friande de nouvelles, ou est-ce le format audio qui ne colle pas à ce genre littéraire... Toujours est-il que je n'y trouve pas mon compte ! Michel Raimbault n'a jamais démérité et a livré une interprétation impeccable, tour à tour troublante et ensorcelante.

Audiolib, avril 2010 ♦ texte intégral lu par Michel Raimbault (18h 35) ♦ traduit par William Olivier Desmond pour les éditions Albin Michel  ♦ disponible en format poche

3 mars 2014

Tes mots sur mes lèvres, par Katja Millay

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J'ai beaucoup entendu parler de ce livre, en bien. Aussi j'étais impatiente de le lire (mais un peu craintive tout de même). Le début s'est effectivement avéré laborieux et un peu long à se mettre en place, les personnages sont fermés, Nastya et Josh sont deux jeunes gens qui se sentent en marge de la société, marqués par la vie, ils estiment qu'ils n'ont pas droit au bonheur. C'est seulement en se rapprochant qu'ils vont comprendre le poids de leur solitude et le besoin de faire peau neuve, mais il faudra énormément de temps et de patience pour en tirer de telles conclusions !

L'histoire, en fin de compte, se dessine assez timidement, mais avec beaucoup de délicatesse. Nastya est une jeune fille brisée, qui ne parle plus suite à son traumatisme et a choisi de s'habiller de façon vulgaire pour tenir les autres à distance. Josh a perdu tous ceux qu'il aimait et vit seul dans son coin pour mieux se protéger et ne plus risquer de s'attacher aux autres. Un soir, Nastya se faufile dans son garage, après sa séance de jogging, elle s'installe sur son établi (le garçon est un dingue de menuiserie et d'ébénisterie) et le regarde bricoler. Elle reviendra tous les soirs, sans explication. Et lui l'accepte aussi simplement.

Ne vous imaginez pas une romance légère et chatoyante, un soupçon de passion ou d'action, vous serez amèrement déçus. La relation à venir est étrange et complexe, empêtrée par le silence et les non-dits. On cerne vite le désespoir de notre couple, leur tendance à se déchirer intérieurement, à ne pas se faire confiance. Mais c'est franchement éprouvant. Et je ne suis pas sûre d'aimer une telle histoire, où on se sent moins bouleversée que déprimée. C'est trop dévastateur, je ne me sentais pas à mon aise.

Je n'avais qu'une envie, que les personnages avancent, brisent leur coquille, jouent franc-jeu. Au lieu de ça, ils perdent un temps fou à souffrir, à s'infliger toutes sortes de tortures, sous prétexte qu'ils ne valent pas mieux que ça. C'est très triste, assez étouffant aussi. Cette lecture n'a pas su coller à mes attentes, mais elle renferme des émotions fortes qui sauront toucher les bonnes personnes. J'ai beaucoup aimé la relation qu'ont tenté de tisser Nastya et Josh, mais il y a trop de douleurs autour pour y succomber en toute innocence.

Fleuve Noir, coll. Territoires, janvier 2014 - traduit par Juliette Lê

13 mars 2014

Destiny, Tome 2 : A l'ombre des pommiers, par Toni Blake

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Cette lecture aura été du plaisir sur toute la ligne ! C'est l'histoire d'une jolie citadine, Rachel Farris, qui revient dans sa ville natale (Destiny) pour filer un coup de main à sa grand-mère Edna, dépassée par la récolte des pommes de son verger. Conduisant à fond de train, la jeune femme est épinglée par un agent de police, Mike Romo, qui lui colle une sévère contredanse.

Rachel est convaincue qu'il agit par pur esprit de vengeance : leurs deux familles se détestent depuis des générations, à cause des fameux vergers dont cette chère Edna est la propriétaire. Les Romo estiment qu'elle a floué le grand-père Giovanni. Bref. Mike Romo veut de nouveau la guerre ? Rachel lui tiendra la dragée haute. Ah, ah. Inutile, pourtant, de souligner qu'il existe une attraction physique et électrique entre ces deux-là.

Même s'ils tendent à y succomber (histoire d'en finir avec “ça”), ils vont continuer de ruer dans les brancards et faire vivre à l'autre un véritable enfer. À lire, c'est franchement génial ! Le couple est explosif, sur la même longueur d'ondes, allergique au romantisme et handicapé par les mêmes béquilles (la famille !). Mais cette sensiblerie n'est qu'une toile de fond (assez récurrente chez Toni Blake), car on passe le reste du temps à s'esclaffer et taper dans les mains.

C'est léger, sexy, jamais vulgaire, planté dans le monde merveilleux de “la petite ville américaine”, avec toute une brochette de personnages secondaires qu'on adopte aussitôt, c'est une romance subtile et très réussie entre un “flic-dieu” et une snobinarde intrépide, avec en bonus des pommes, un caleçon léopard et une mamie drôlement délurée ! ... J'ai adoré. ♥

J'ai Lu coll. Promesses, Mars 2013 - traduit par Marie-Noëlle Tranchart

19 novembre 2013

Le lion, de Joseph Kessel

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“ Un rire enfantin, haut et clair, ravi, merveilleux, sonna comme un tintement de clochettes dans le silence de la brousse. Et le rire qui lui répondit était plus merveilleux encore. Car c'était bien un rire. Du moins, je ne trouve pas dans mon esprit, ni dans mes sens, un autre mot, une autre impression pour ce grondement sonore et débonnaire, cette rauque, puissante et animale joie. 
Cela ne pouvait pas être vrai Cela tout simplement ne pouvait pas être.
A présent, les deux rires - clochettes et rugissements - résonnaient ensemble. Quand ils cessèrent, j'entendis Patricia m'appeler.
Glissant et trébuchant, je gravis la pente, me raccrochai aux arbustes, écartai la haie d'épineux avec des mains lardées de ronces et sur lesquelles le sang perlait.
Au-delà du mur végétal, il y avait un ample espace d'herbes rases. Sur le seuil de cette savane, un seul arbre s'élevait. Il n'était pas très haut. Mais de son tronc noueux et trapu partaient, comme les rayons d'une roue, de longues, fortes et denses branches qui formaient un parasol géant. Dans son ombre, la tête tournée de mon côté, un lion était couché sur le flanc. Un lion dans toute la force terrible de l'espèce et dans sa robe superbe. Le flot de la crinière se répandait sur le mufle allongé contre le sol.
Et entre les pattes de devant, énormes, qui jouaient à sortir et à rentrer leurs griffes, je vis Patricia. Son dos était serré contre le poitrail du grand fauve. Son cou se trouvait à portée de la gueule entrouverte. Une de ses mains fourrageait dans la monstrueuse toison. 
« King le bien nommé. King, le Roi. » Telle fut ma première pensée. ”

extrait de Le lion, par Joseph Kessel (Gallimard jeunesse, coll. Bibliothèque, mai 2013)

Un régal de se replonger dans cette lecture qui avait enchanté mon adolescence ! ... ♥

27 novembre 2014

♥ Cool Sweet Hot Love, par Erin McCahan ♥

L''une de mes dernières lectures aimées fort-fort-fort ... 

Josie, 16 ans, est surdouée. Se rendant tour à tour au lycée, où ses parents tiennent absolument à ce qu'elle maintienne le lien pour être avec des jeunes gens de son âge, et à l'université, où elle suit des cours de sociolinguistique avec Stu, son voisin - ami d'enfance, Josie laisse très peu de place au hasard et à la spontanéité. 

Pourtant, lorsqu'elle croise le séduisant Ethan Glaser, ses sens sont en alerte, comme un ralenti de film romantique.

description


Assez naïve et inexpérimentée en la matière (l'amour et la confusion des sentiments), Josie y prête néanmoins un intérêt grandissant : toutes ses copines ont des béguins pour des camarades, même Stu est un Casanova en puissance, et plus terrible encore, sa sœur Kate vient de présenter officiellement son dernier petit copain en date - Geoffrey Stephen Brill - un type suffisant et casse-pied. Josie dit niet, mais Kate se fâche et lui réplique qu'elle n'y connaît rien en amour.

Pour lui prouver le contraire, la cadette décide d'explorer ce terrain inconnu à l'aide de fines observations, de pratiques balbutiantes et de nombreuses interrogations auprès de ses congénères. Qu'est-ce qui fait que ... qu'est-ce qui rend si ... 

description


Enfin bref, vous l'aurez compris, l'amour n'est pas une science exacte, et Josie va s'en mordiller les doigts. Et c'est drôle, c'est tendre, c'est bougrement attachant.

Ce roman dresse un portrait pittoresque d'une jeune fille brillante, mais complètement immature sur le plan affectif (car terriblement cartésienne), qui se lance dans une croisade insensée sur les élans du cœur et ses petits tracas. 

Son parcours est raconté avec humour et sensibilité (pauvre Josie, tout de même, sa sœur aussi manque de tact !). J'avais des bouffées de compassion, vite chassées par cette ambiance bon enfant qui règne de bout en bout dans le livre.

En bref, j'ai souri et j'ai aimé, énormément. C'est farfelu, sans tomber dans le grotesque. Tout est analysé, décrypté, passé à la moulinette, avec un certain goût pour la dérision. 

J'ai aussi craqué pour cette famille exemplaire, habituée de vivre en harmonie, je me sentais tellement à mon aise que je n'avais pas envie que l'histoire se termine. Le cocktail est délicieux, sucré et piquant. Un pur régal. 

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