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“Those who don't believe in magic will never find it.” (Roald Dahl)
14 novembre 2013

Sans un mot, par Harlan Coben

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Sans un mot, par Harlan Coben (Audiolib, mars 2009, lu par François d'Aubigny et traduit par Roxane Azimi pour les éditions Belfond)

Plusieurs intrigues fleurissent au cours de cette lecture : un adolescent s'est complètement renfermé sur lui-même, suite au suicide d'un copain, ses parents installent alors en cachette un programme d'espionnage sur son ordinateur. Quelques jours après, le garçon disparaît.

Un faux moustachu et sa complice enlèvent des femmes pour les massacrer et sèment de fausses pistes pour troubler les enquêteurs. Il faudra la perspicacité de Loren Muze, l'enquêtrice du procureur Paul Copeland, pour flairer la mauvaise odeur.

On suit ainsi plusieurs personnages empêtrés dans des histoires pas possibles, lesquelles viendront forcément entrer en collision, sinon quel serait l'intérêt d'un tel éparpillement ? Cela confère donc à l'ensemble un aspect complexe et saisissant, auquel on adhère pas mal. On est pris dans un engrenage, et plus on avance dans l'histoire, plus on a envie de comprendre et de savoir. Lorsque les premiers masques commencent à tomber, quelle jubilation !

Ce titre fait écho à un autre (Dans les bois), car il répond à quelques questions laissées en suspens à la fin de celui-ci. C'est juste un petit détail, qui plaira aux plus pointilleux, je pense. Sans quoi, j'ai nettement préféré ce deuxième titre, qui m'a semblé plus dense, plus habilement construit et plus haletant. Pas que j'ai été déçue par le précédent, mais j'ai vraiment bien accroché à cette histoire.

Note sur la version audio : François d'Aubigny commet l'erreur de lire M. Novak tel quel, au lieu de Monsieur Novak auquel le M. fait référence. Je pense que cette subtilité aurait été plus appréciable, car cela surprend d'entendre textuellement M. Novak ! Ceci étant purement anecdotique, bien entendu, la version Audiolib reste une adaptation sérieuse et pointilleuse de la lecture en général.

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22 novembre 2012

The Surprise of Her Life / The Sweetest Moment of His ♥

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C'est l'histoire d'une jeune Américaine, Sarah Hamilton, qui débarque fraîchement en Angleterre pour rencontrer son riche cousin, depuis la perte douloureuse de son pauvre père. La jeune femme a grandi dans un milieu austère, où la politique alimentait toutes les conversations et les ambitions, puis a poursuivi son éducation auprès de vieilles filles prudes et guindées. Résultat, Sarah est ravissante, franche, naïve et sans le sou. Son arrivée sur le sol anglais se solde par une nuit dans une auberge où on se méprend sur son compte (elle est seule, et rousse comme les prostituées !). Durant la nuit, un gentleman se glisse sous la couette de son lit et devine qu'elle lui est offerte en cadeau, et là ! c'est le scandale. Pour réparer cette supercherie, James Runyon, duc d'Alvord, s'empresse de joindre l'utile à l'agréable : il a besoin d'un héritier, aussi il souhaite épouser Sarah, mais celle-ci est complètement effarouchée par tant de précipitations et refuse avec obstination.

Bon, James ne s'avoue pas vaincu et se livre à une cour enjouée, coquine et entreprenante. De son côté, Sarah fait ses premiers pas dans la Société, avec son lot de désagréments et autres déconvenues, et en tire la conclusion que tous les nobles sont des libertins et des débauchés. A ses yeux, James ne fait pas exception à la règle. (Au début, c'est mignon de sa part d'avoir autant d'innocence et de pureté... mais à la longue, ça frise le ridicule !!! Et je ne parle pas du moment où le couple va croquer dans la pomme, de façon gloutonne et expéditive. Han, han, de qui se moque-t-on ?! Tsss.)

Cette petite romance, comparée à un gâteau au chocolat, est à savourer sans complexe, en quelques cuillerées gourmandes, cet écart n'y paraîtra plus ! L'histoire d'amour entre James, bougrement séduisant par son naturel et son culot, et Sarah, constamment affolée par sa découverte des moeurs anglaises, se veut légère, savoureuse et pleine de charme. Personnellement, j'ai apprécié leurs jeux amoureux, où l'effronterie se heurtait à la pudibonderie, c'était très souvent cocasse.

Dès leur première rencontre, on sent que le couple va nous servir un assortiment de plats sucrés-salés. D'ailleurs les tours et détours de leur intrigue, aussi improbables soient-ils, n'ont pas loupé de faire leur petit effet. J'ai suivi leurs aventures avec grand plaisir, et puis ça se lit tout seul, ce serait dommage de s'en priver. J'ai toutefois été grandement surprise par la crudité affichée par l'ennemi juré de James (son cousin jaloux, celui qui veut récupérer le titre de noblesse), tant de perversité assumée, franchement ça fiche les jetons mais au moins on ne fait pas semblant ! C'est la seule ombre au tableau, car la lecture se veut guillerette et sans retenue. Je ne manquerai pas de lire la suite, pour retrouver certains des personnages déjà présents dans ce 1er tome.

Le Duc mis à nu (Noblesse oblige #1), par Sally MacKenzie
Milady Romance, coll. Pemberley, 2012 - traduit par Vincent Basset

22 novembre 2012

“Would you play the gallant and find me a glass of lemonade?" "I assume 'lemonade' is code for wine?”

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Marissa a choisi de se débarrasser de son encombrante virginité en couchant avec un soupirant mais refuse de l'épouser ! La famille York pousse des cris d'orfraie et réclame des fiançailles avec le premier venu : ce sera Jude Bertrand, un ami proche, rejeton des amours d'une courtisane et d'un duc.

Le hic, c'est que Marissa trouve qu'il a un physique de jardinier, la demoiselle est superficielle et apprécie la beauté. Elle aime les mignons, qui ont de belles cuisses moulées dans leurs culottes, c'est avec eux qu'elle flirte en toute impunité. Ses frères lui font de gros yeux, sa mère tombe dans les vapes, mais Jude ne s'offusque pas : il la met au défi de se rendre irrésistiblement désirable. A l'entendre, elle ne pourra plus se passer de lui !

Que de prétention, que d'arrogance ... et que d'inconvenance aussi ! En gros, c'est génial ! Voilà une romance impertinente et coquine, dont le succès repose entièrement sur la magie du couple  (une héroïne chipie et un héros aux répliques mordantes, *applause*). J'ai adoré ! C'est drôle, sexy, effronté et charmant. (La parfaite petite lecture en ce weekend pluvieux.)

La Famille York, tome 1 : Coeur rebelle, par Victoria Dahl
Milady, coll. Pemberley, 2012 - traduit par Constance de Mascureau

22 novembre 2012

"I did indeed say you could have lovers. But I never promised that I would not kill them."

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Frappé de déshonneur (suite à une affaire de poudre défectueuse), le père d'Audrianna Kelmsleigh s'est donné la mort et a condamné sa famille à vivre petitement et dans la honte. Audrianna s'est ainsi réfugiée chez sa cousine Daphné, dans une maison à la campagne, où avec deux autres pensionnaires elles cultivent des fleurs.

Meurtrie dans son amour-propre, Audrianna entend laver le nom de sa famille de toute infamie. Elle pousse son enquête jusqu'à se rendre dans une auberge, sans chaperon, et fait la rencontre de lord Sébastien Summerhays, l'un des principaux accusateurs de son père. Enorme malentendu entre eux, mais trop tard. Le scandale va les rattraper et ces deux-là vont conclure à un mariage de raison.

Ce 1er tome manque de souffle ! L'histoire est plutôt longue à démarrer, il y a peu de tension amoureuse, effacée probablement par le climat politique (et l'affaire d'espionnage). C'est seulement après les noces que l'histoire du couple devient plus croustillante, notamment avec la jalousie naissante de Sébastien. Le petit cadre idyllique de Cumberworth, réunissant les fameuses insoumises, est exagéré dans sa description enchanteresse, avec la parfaite mais trop lisse Daphné qui gère toutes ces âmes en détresse avec calme et stoïcisme. Hmm... j'espère que la suite corrigera ses erreurs !

Les insoumises, tome 1 : Audrianna, par Madeline Hunter
J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, 2011 - traduit par Catherine Berthet

-) la petite phrase qui me fait lever les yeux au ciel  :   Est-ce mal d'éprouver du plaisir à embrasser un homme que je n'aimerai jamais ?

22 novembre 2012

Provocative in pearls

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Cela fait maintenant deux ans que la jeune épouse de lord Hawkeswell est portée disparue, aussi le hasard n'en est-il que plus grand lorsque celui-ci découvre que Verity se cache à Cumberworth, dans la maison de Daphné Foyes. Notre homme bout de colère, il ne veut pas entendre raison et embarque sa femme sur le champ. Celle-ci tient tête et lui propose d'annuler le mariage (il lui avait été imposé par son oncle, sous la forme d'un chantage, la demoiselle était contre). Hawkeswell dit non. Il obtient aussi d'elle de se comporter en épouse véritable et de remplir son devoir en conséquence !

Finalement j'ai lu le tome 2 dans la foulée, même si j'étais moyennement enthousiaste après ma lecture du premier tome. Et de nouveau, même constat : peu de passion amoureuse, encore un mariage de raison, un énorme contraste entre les discours et les agissements du couple (la nuit, par exemple, tout n'est que volupté, avec scènes très explicites, tandis que le jour c'est la guerre froide !). Cette romance n'aura pas su davantage me convaincre, j'en ai bien peur.

Je remarque seulement maintenant les titres VO de la série, Provocative in pearls ou Ravishing in red. Quand on connaît l'histoire, forcément on glousse. En fait, ces messieurs cèdent à leurs pulsions dès lors que leurs épouses portent un accessoire fétiche, soit un collier de perles ou une superbe robe rouge. Eh oui ! j'en lève les yeux au ciel. J'arrête les frais pour cette série, dommage, je m'étais entichée du personnage de Castleford...

Les insoumises, tome 2 : Verity, par Madeline Hunter
J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, 2012 - traduit par Cécile Ardilly

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18 février 2015

Celui qui sera mon homard par Tom Ellen & Lucy Ivison

J'enrichis ma rubrique « Forever Young » car elle le vaut bien et parce que je suis en veine avec mes dernières trouvailles aussi ! Yipi, mon cœur de midinette bat à cent à l'heure ces temps-ci ... Je ne suis que guimauve. Et c'est ma façon de protester contre l'avalanche 50 Shades et ses succédanés. J'en ai franchement marre de cette mode éditoriale (on ne voit plus que ça). J'accuse une overdose de romances ! Na. Vivement qu'on passe à autre chose.

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Sam et Hannah se rencontrent à une fête (passent dix minutes ensemble dans les toilettes) puis se quittent sans s'être échangés leurs noms ou leurs coordonnées. Hannah le jure à ses amies, « c'est son homard », celui pour qui elle serait prête à sacrifier sa virginité.

De son côté, Sam aussi en pince sérieusement pour la jolie inconnue mais vient de décrocher un rencard avec une autre demoiselle ... la meilleure amie d'Hannah !

C'est l'été, le temps des vacances, de l'insouciance et de la tortueuse question du "déniaisement". Sam et Hannah ont 17-18 ans, des tonnes d'arrière-pensées et la trouille de se tromper. Alors ils vont se perdre, se retrouver, se méprendre ou balbutier des vérités arrangées. 

Cela vous donne un roman très drôle, confondant de maladresse, adorable et authentique, où l'on rit énormément aux allusions à Harry Potter (et Twilight). L'histoire vous embarque dans les aventures délirantes d'une bande de potes (soirées, plage, rencontres, beuveries, bisous, camping, festival dans un champ, séance d'épilation, trampoline, le grand soir, etc.). 

Il est question d'amour, d'amitié, d'avenir, d'études, du temps qui passe (trop vite), du changement d'attitude, des attentes et de la frustration. Mais c'est surtout raconté de façon cocasse, sans détour ni vulgarité. Et j'ai adoré !

C'est comme un livre de Sarra Manning : audacieux, tendre et sincère. Sans complexe. Sans tabou. Et très, très drôle.

Gallimard, coll. Scripto, février 2015 ♦ traduit par Julie Lopez (Lobsters)

12 septembre 2015

Un coeur indomptable, de Victoria Dahl

Victoria Dahl plante sa nouvelle série dans une petite ville américaine - Jackson Hole, dans le Wyoming - qui est aussi le pays des santiags, des Stetson et des cowboys. Et là je vous vois hausser le sourcil en guise d'acquiescement. Hmm... ^-^

Ce livre, en fait le 3ème tome (après Pas si sage et Un destin rebelle), peut être lu de façon totalement indépendante.

Charlie Allington, éclaboussée par une magouille financière, voit sa carrière brisée. Aussi, a-t-elle accepté de rentrer au pays pour superviser la surveillance d'un nouveau complexe hôtelier tenu par le mari d'une ancienne amie. Mais la jeune femme n'est pas du genre à ramper de contrition et affiche un tempérament fort et indépendant, jusque dans sa vie personnelle.

Alors qu'elle débarque au Haras, la pension tenue par Rayleen, une vieille bique grincheuse mais très drôle, Charlie découvre que son nouveau voisin n'est autre que Walker Pearce, qu'elle connaît depuis le lycée et qu'elle a toujours trouvé bougrement sexy. Tout naturellement, elle se met à flirter avec lui, se la joue libre et désinhibée et succombe rapidement à ses charmes, et vice versa.

Walker est un bon gars, attachant, sympathique et cavaleur. Lui aussi est à la croisée des chemins et se recherche sur le plan professionnel. Rabroué par son père parce qu'il est dyslexique, Walker sous-estime son potentiel et refuse de saisir toute nouvelle opportunité autre qu'être gardien de vaches dans un ranch.

Sa relation avec Charlie est avant tout charnelle et passionnée. Ces deux-là sont complices et s'entendent à merveille, sauf qu'ils se voilent la face en filtrant ce qu'ils vivent et ressentent sincèrement l'un pour l'autre, en plus de cacher des petits secrets non avouables sur leur passé.

J'ai franchement beaucoup aimé les débuts de l'histoire, l'humour, les personnages, le cadre et l'ambiance. C'était génial ! On bascule vite dans la gaudriole - avis aux amateurs, c'est très, très sexy - même si j'aurais voulu davantage de séduction ou de sensibilité pour dire que ce n'est pas juste « du sexe pour du sexe ». L'histoire opère dans la dernière partie un virement plus solennel, pas très folichon, mais l'épilogue est craquant à souhait.

Il me tarde de retourner au pays des cowboys !

Harlequin / coll. Sagas ♦ août 2015 ♦ Traduit par Isabel Wolff-Perry (So Tough To Tame)

SAGAS : Une nouvelle collection à ne pas manquer ! Découvrez aujourd’hui « Pas si sage… »

16 septembre 2015

Pas si sage... de Victoria Dahl

En débarquant à Jackson Hole, Grace Barrett s'imaginait y rester un bref temps avant de repartir pour de nouvelles aventures. Maquilleuse professionnelle, elle fuit Hollywood et ses ondes négatives (plus de contrat, plus de mec, plus de sous) et trouve refuge chez sa grand-tante Rayleen, cette vieille bique qui adore les jeunes cowboys et le whisky sour.

L'ambiance dans le Wyoming est relativement reposante et décalée - on se croirait sur un plateau de cinéma - avec les saloons, les trottoirs en bois, les amateurs de Stetson et de santiags... Grace en rirait presque si elle ne reconnaissait pas un tant soit peu être tombée sous le charme. Ou serait-ce la proximité de son voisin, sexy en diable, qui rehausserait son moral en berne ?

Cole Rawlins est un cowboy pur et dur, mais blessé à la jambe, il panse son orgueil en rongeant son frein et en maudissant le destin. L'arrivée en ville d'une équipe de tournage vient de réveiller ses démons. Hargneux et frustré, il voit cette intrusion comme une agression personnelle. Et accuse du doigt la nouvelle venue. Grace, stoïque, renvoie l'insulteur dans ses filets, non sans avoir succombé à ses caresses.

Cela donne tout de suite le ton de leur relation : chaotique et passionnelle. Ces deux-là ont tellement eu le sentiment d'avoir été trahis et manipulés par le passé qu'ils ne sont plus prêts à accorder leur confiance une énième fois. C'est assez émoustillant à lire, sans non plus basculer dans l'adoration. L'histoire n'est ni trop romantique ni fleur bleue, elle est juste sexy et excitante.

Mais il y a du chemin à faire car le couple reste longtemps crispé et farouche ! Toutefois, cette série a du bon et rien que l'entrée en scène de Grace dans cette petite ville paumée est suffisamment marquante pour lui donner sa chance et ricaner de bon cœur. 

Harlequin, coll. Sagas / avril 2015  ♦  Traduit par Isabel Wolff-Perry (Close enough to touch)

17 septembre 2015

La vallée des Amazones, d'Angéla Morelli

La légende voudrait que Noiva do Cordeiro, un petit village brésilien, serait majoritairement peuplé de femmes célibataires, toutes désespérées de rencontrer le grand amour. Un journal britannique publie un article racoleur et le mal est fait.

Quand la maire du village, Ana, découvre l'article en question, elle pressent la fin de sa tranquillité. Et elle se manifeste aussitôt par l'arrivée d'un universitaire plutôt coincé, qu'elle doit installer chez elle.

Contre tout attente, la cohabitation se passe sous les meilleurs auspices - João Torres est charmant, cultivé, discret et d'une efficacité redoutable en cuisine. Ana est éclatante de vie et d'espièglerie - elle ne jure que par Britney Spears et les dieux vivants du cinéma hollywoodien. Elle est drôle, débrouillarde et collectionne les livres à la pelle.

Plus que la romance en elle-même, c'est surtout le décor, l'ambiance et les personnages qui rendent cette lecture si délectable ! L'auteur réussit admirablement à nous transposer dans son univers, la sensation de confort est extra, à tel point qu'on ne veut plus en partir.

C'est trop court, décidément ! Mais j'ai dégusté tout mon saoul ce cocktail savoureux. Cette nouvelle a mis du soleil dans mon salon et collé un sourire sur mes lèvres. Opération séduction 100% réussite.

Harlequin, coll. HQN / Juillet 2015 ♦ uniquement en ebook

24 septembre 2015

Le Choix de Nina (Blackberry Island #3) de Susan Mallery

Le Choix de Nina: T3 - Blackberry Island   Evening Stars (Blackberry Island, #3)

Je ne vous cache pas mon amour pour les petites villes américaines où je ne cesse de poser mes valises en contemplant la vie qui passe... Cette fois, direction Blackerry Island chez la famille Wentworth.

Je demande la fille aînée - Nina, 30 ans, infirmière, célibataire, dévouée à ses proches. C'est elle qui a financé les études de sa sœur et qui tient la maison debout, car leur mère refuse toute responsabilité (elle se couvre derrière le syndrome Peter Pan). Nina est loin d'avoir une vie fantastique, mais se croit indispensable.

Tout fout le camp quand débarque la frangine - Averil, en pleine crise existentielle, ainsi que deux charmants prétendants qui vont se chamailler pour elle. (« On n'est pas dans Twilight. Personne ne me force à choisir un homme. ») C'est pourtant le cas. Entre Kyle et Dylan, le beau pilote de chasse et le médecin de retour au bercail, le cœur de Nina balance. 

Et j'aurais tant voulu que ça swingue sans retenue, que ça court dans tous les sens, que ça envoie des fleurs, des étoiles, des étincelles. Sauf qu'au final cela reste très raisonnable et doucereux. Du genre, histoire sentimentale, basée sur les relations familiales, avec pour contexte les secondes chances et les rêves à conquérir.

J'aurais pu mordre à l'hameçon, mais je n'ai pas été séduite par les personnages. Les filles Wentworth sont toutes exaspérantes, les représentants mâles sont fades, sans intérêt (et on notera assez vite la préférence de l'auteur pour le candidat à élire). Je suis globalement déçue, mais j'ai tout de même lu le bouquin en entier - comme quoi, tout n'est pas à jeter non plus. 

Harlequin, coll. Sagas / Août 2015 ♦ Traduit par Dominique Truffandier (Evening Stars)

7 janvier 2016

Mariages Sous Les Flocons, de Sherryl Woods

Mariages sous les flocons

2 romans en un seul volume, mais une déception malgré tout... 😥 Commençons par : Une surprise à Noël

Uun couple divorcé (avec cinq enfants) envisage de sceller leur réconciliation autour d'un nouveau mariage, le soir du 31 décembre, dans la petite ville de Chesapeake Shores. Megan est cependant inquiète de la réaction de sa nombreuse progéniture, qu'elle a abandonnée en pensant qu'elle agissait pour leur bien.

Elle redoute également que son couple tombe à nouveau dans les pièges qui ont ruiné leur union des années plus tôt. Elle hésite donc longuement avant de céder aux insistances de Mike, son compagnon, et de se lancer dans des préparatifs épuisants avec une famille ô combien exigeante. 

Cela se lit vite et bien, mais sans grand plaisir, car j'ai trouvé l'histoire vite ennuyeuse... Sur ce, j'ai espéré que le deuxième roman (L'amour d'un O'Brien) s'annonce plus croustillant.

Layla a rompu avec Matthew en s'imaginant que cela simplifierait sa carrière et ses relations avec ses parents, or la famille de son ex désapprouve cette rupture et veut tout mettre en œuvre pour raccommoder le couple. Et c'est à l'occasion d'un voyage en Irlande - une tradition chez les O'Brien - que le miracle peut s'accomplir ! 

L'histoire paraît délirante et survoltée, avec quelques situations farfelues, mais pas de quoi casser trois pattes à un canard non plus... C'est le problème avec les histoires de seconde chance, qui ne sont pas ma tasse de thé. Cela manque souvent d'innocence et de fraîcheur, de naïveté aussi, on n'y trouve pas le pep's des premières fois/rencontres.

Je n'ai ainsi pas été convaincue dans l'ensemble, peu sensible aux schémas de romance qui sont ici proposés, trouvant que cela sentait le réchauffé et la sérénade trop niaise, de plus j'ai parfois été outrée par l'attitude des hommes de cette contrée, tellement guindée et cherchant à faire valoir leur supériorité de mâle de façon insidieuse et désobligeante... blurp ! 

Harlequin, coll. Sagas / décembre 2015

8 janvier 2016

De sable, de soleil et d'écume, par Christie Ridgway

De sable d'écume

Saga : Une saison à Crescent Cove #1

Excédée par la nonchalance de son poulain, aka Griffin Lowell, un reporter de guerre qui a juré de rendre son manuscrit en temps et en heure, et qui finalement préfère se la couler douce dans son bungalow sur la plage, Jane Pearson, son agent littéraire, débarque à l'improviste sur les lieux du crime et entend lui secouer les puces.

Leur rencontre est alors détonnante (musique à gogo, chemise hawaïenne & bikini). Tous deux bien campés sur leurs positions, prêts à en découdre et pas prêts de lâcher l'affaire. Lui se montre intraitable, la charme, la taquine, l'évite à tout prix, la fait tourner chèvre... elle s'accroche, multiplie les ruses, rend les coups et n'abdique jamais. Cela promet !

La romance s'installe de façon guillerette, mais confortable, légèrement pimentée par des interactions qui prêtent souvent à sourire. L'ensemble est savoureux, drôle et sarcastique, avec une once de sentimentalisme bien esquissé, pas trop mielleux, et naturellement sensuel, sans virer à la fête du slip à toutes les pages ! ;-)

Et puis le décor, l'ambiance, le soleil, la plage, la mer... tout ça est envoûtant, reposant. Ce bouquin est un appel au farniente. On n'a qu'une envie en le voyant : tout plaquer, coller ses fesses sur un transat et décrocher de la réalité. Une vile tentation. 

En marge de notre histoire principale, se glisse aussi un autre conflit qui concerne la sœur de Griffin, Tess, dont le couple bat de l'aile. Celle-ci a donc mis les voiles avec ses enfants pour se réfugier dans le bungalow voisin de son frère, sans imaginer que David débarquerait pour la reconquérir.

On a donc deux histoires de couple pour le prix d'une seule lecture. Deux histoires où les sentiments sont emmêlés, empesés, alourdis par des considérations qui nous échappent (traumatisme, lassitude, manque de confiance en soi, tromperie...). Mais la lecture s'applique à une ligne de conduite efficace et réserve son looping d'émotions et de sourires. 

Cette nouvelle recrue dans la collection Sagas est donc une découverte pleine de promesses, une lecture craquante et qui se déguste avec un cocktail à la main (ou pas loin). Pour se sortir de la grisaille de l'hiver, ce rendez-vous tombe à pic ! 

Harlequin France Octobre 2015
2 décembre 2016

Londres avec toi, par Erin Law

Londres avec toi

Originaire de Russie, Nadia Osipova a vécu pas moins de dix ans à Londres, cumulant études, stages et petits boulots, mais le service de l'immigration vient de lui briser ses rêves en lui refusant son titre de séjour. Elle a deux mois pour faire appel, prouver l'existence d'un petit copain, certifier l'absolue nécessité de sa présence en Angleterre, tenter le tout pour le tout.

Ses amis se mobilisent activement, quitte à envoyer des courriers insolites au ministère. C'est là qu'intervient Alex Bradley. Sous-fifre du service en question, il reçoit la lettre farfelue d'une jeune russe, amatrice de quizz-bars et de chorégraphies improbables. Il sourit, classe son dossier et retourne à sa vie ordinaire, servir de chandelle à son coloc et sa petite amie Lila, dont il est secrètement amoureux.

Et puis un soir, il croise au pub une certaine Nadezhda qui n'est autre que son “dossier” russe. La situation est cocasse, mais donne surtout lieu à des échanges pétillants et des délires autour d'une bonne bouteille de vin. Alex est surpris du charme et de la jovialité qui débordent de la jeune femme. Séduit, il accepte de la revoir les jours suivants. 

En fait, Nadia va l'embarquer dans un circuit insolite de sa ville fétiche, depuis les activités purement touristiques (la National Gallery, Trafalgar Square) aux expériences les plus saugrenues (des marathons de films ou des soirées dans un cabaret gay).

Leur relation est alors sans ambiguité, Nadia ne cherche pas à profiter de lui, d'autant plus que les pouvoirs d'Alex au ministère sont dérisoires. Tous deux aiment simplement être ensemble, partager des bons moments, se raconter et apprendre à se connaître, comme deux potes qui se découvrent et réalisent qu'ils ont beaucoup en commun. 

Cela se lit pour le plaisir de sillonner Londres, pour oublier qu'il fait un froid de canard et pour savourer une jolie comédie aux rouages bien huilés : des potes, des soirées arrosées, de la répartie, des fous rires, des quiproquos, des déboires et de la patience pour décrocher les étoiles. Une lecture éclatante de vivacité & qui vous absorbe dans sa bulle.

Effet cocooning assuré. ☺

Traduit par Emilie Terrao pour les éditions Harlequin [Somewhere Only We Know]

Coll. &H - 360 pages - Octobre 2016

22 novembre 2012

“To say that men can be bullheaded would be insulting to the bull.”

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Simon Basset fête son retour à Londres en s'affichant aux petites sauteries organisées par la bonne société où toutes les mères mettent en pâture leur progéniture et se pressent autour des prétendants (dans l'espoir d'un bon mariage, cela va sans dire). Et c'est dans des circonstances plutôt mouvementées qu'il rencontre Daphné Bridgerton (en train de coller son poing en pleine face d'un admirateur trop insistant). Les deux se plaisent mais réalisent avec horreur qu'ils se connaissent (en fait, Simon est le meilleur ami d'Anthony, le frère aîné de Daphné) et donc toute idée de marivaudage leur est strictement interdite. Cela dit, face à la pression sociale, le couple met au point un plan tiré par les cheveux, selon lequel ils ne se quittent plus d'une semelle, font semblant d'être entichés l'un de l'autre avant de s'offrir une rupture nette et officielle qui ouvrira ainsi la porte à d'autres admirateurs pour Daphné et la liberté pour le jeune duc (celui-ci refuse absolument de se marier). Daphné et Simon entretiennent l'illusion à merveille, tant et si bien qu'ils finissent par tomber dans le piège tendu par Cupidon. Quelle terrible erreur ! 

Rien à ajouter sur cette première partie qui donne le sourire jusqu'aux oreilles ! Le couple est sensationnel. Contrairement à la plupart des héroïnes de romance, Daphné Bridgerton n'est pas une cruche qui minaude en jouant l'oie blanche (sauf exception, lors de son entretien avec sa mère où il est question de l'intimité conjugale... huhu). Simon est un homme séduisant et très attirant, mais son arrogance masque une blessure profonde. L'auteur a probablement voulu draper le héros d'un voile de mystère, en vérité cela s'est avéré chiant et redondant, heureusement que ça devient plus marrant dans la toute dernière partie, la plus croustillante. 

Parce qu'il faut bien admettre aussi que la tension sexuelle n'est pas flagrante pendant les 3/4 du roman, à la place cela ressemble plus à du badinage amoureux, entretenu avec esprit et facétie (même si l'attirance entre Simon et Daphné est bel et bien réelle). Et c'est donc en bout de course que ça s'éclate enfin et à fond ! Les relations du couple sont explosives, avec une soirée d'ivresse... ma foi... la lectrice jugera par elle-même. Ce premier tome de la saga est donc bon, il remplit avec brio toutes les exigences du cahier des charges, même si Simon marmonne trop dans sa barbe, au lieu d'envoyer au diable le passé. Ce tome sert également à présenter la fameuse tribu des Bridgerton, non mais quelle troupe tumultueuse ! J'ai souvent trouvé leurs manières pénibles et envahissantes, j'espère que ça va se tasser par la suite. En attendant, tout ceci se déguste en gloussant sans retenue, avec mention spéciale aux petites notes de la très mystérieuse lady Whistledown (j'ai une petite idée sur son identité, il faut que je vérifie ça...).

The Duke and I (Bridgerton #1) - Julia Quinn
Published January 2000 by Avon 
disponible en VF sous le titre Daphné et le duc (J'ai Lu, coll. Aventures & Passion) 

22 novembre 2012

"People talk about nature as a mother, but to me she's always been Medea, ready and willing to slaughter her children."

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Premier tome d'une série qui s'annonce originale, riche, instructive et ... addictive ! 
Joanne est au volant de sa voiture et fuit la Floride pour retrouver Lewis. Qui est Lewis ? (Un ancien copain de formation.) Pourquoi se sauve-t-elle ? (Elle serait suspectée de meurtre.) Cela démarre sur les chapeaux de roue ! Toutefois, ne vous emballez pas, car l'histoire se dessine progressivement, par flashbacks essentiellement. Et c'est donc petit à petit que l'intrigue prend forme, de quoi chatouiller ma curiosité, mais c'est un procédé efficace car je ne suis pas mécontente de ce qui se dévoile. 
L'univers de Rachel Caine est nouveau - il est question de gardiens des éléments (eau, ciel, terre, feu), d'hommes et de femmes chargés de contrôler les caprices de Mère Nature, qui chercherait à anéantir l'humanité. Joanne fait donc partie de cette organisation, elle possède de sacrés pouvoirs, ce qui finalement ne lui attire que des ennuis ! 
Je ne vous résume pas son histoire, après tout c'est encore mieux de la découvrir par soi-même. Quoi qu'il en soit, c'est prenant et perpétuellement alimenté en nouvelles indications qui donnent l'impression que le rythme est trépidant. Joanne est une héroïne avec laquelle il est impossible de s'ennuyer - elle jure, elle peste, elle rage, elle s'emporte, elle est facilement incontrôlable, elle n'est pas idiote, elle panique à juste titre, elle se pâme aussi pour les beaux garçons et elle aime les voitures de course... 
En chemin, elle rencontre un auto-stoppeur aussi. Soupirs. 
C'est juste un peu sexy sans être vulgaire, et c'est très bien. La fin aussi est pertinente, elle annonce un deuxième tome qui s'engage sur un sujet déjà aperçu entre ces pages, et qui promet d'être captivant. Globalement, c'est vraiment différent des autres lectures "fantastiques" du moment (et, à mon goût, meilleur que la série des Morganville Vampires de la même Rachel Caine).

La Maîtresse du Vent (Les gardiens des éléments #1) - Rachel Caine
Editions Eclipse, 2010 - 347 pages.
traduit de l'américain par Marianne Audouard

22 novembre 2012

Chez les loups, la dominance était un cocktail subtil de différents ingrédients.

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Super Mercy est de retour ! Notre mécano-coyote parvient en quelques pages à se sortir des griffes d'un démonologue-vampire après une rencontre cauchemardesque, pire elle réalise qu'elle seule pourra affronter la bête qui fait règner une atmosphère d'apocalypse dans les Tri Cities ! De plus, Stefan, notre vampire fan de Scoubidou, est porté disparu. Mercy se voit donc convoquée par la Maîtresse Marsilia pour un entretien exceptionnel. Ainsi nous plongeons dans les secrets de l'essaim, nous découvrons la mythologie du vampire d'après Patricia Briggs, avec toujours au coeur de l'action Mercy Thompson, rebelle, farouche, incertaine mais déterminée à venger les crimes impunis.

C'est très étrange ce que cette série déclenche chez moi - je ne suis pas fan, pourtant je me surprends à prendre du plaisir et à me plonger dans cet univers tout en envisageant déjà de lire la suite très vite. L'histoire en elle-même peut être palpitante, il règne un suspense glaçant depuis l'apparition de ce monstre sanguinaire, en plus les disparitions d'amis proches de Mercy et l'agression de Warren chamboulent la corde sensible de notre changeuse. Elle est habile à affronter les pires créatures fantastiques, a la trouille au ventre mais suit le plus souvent son instinct pour guider sa conduite. Je ne m'explique donc pas pourquoi j'aime cette série, mais une chose est sûre, j'aime les personnages et l'univers qu'a su créer l'auteur.

Pas besoin de trépigner, oui, oui, j'avoue que je ne suis pas du tout insensible au charme de l'Alpha. Ce bougre d'Adam. Moi aussi je peux gronder de plaisir, oh hé ! Parce que notre Mercy a le coeur pris en étau, et c'est pénible. Elle est partagée entre son attirance pour lui et son amour d'adolescence, aka Samuel, lequel vit avec elle, dans son petit mobil-home situé sur le terrain voisin d'Adam. Han-han, ça resserre les liens, moi je vous le dis ! Une scène, en particulier, m'a fait trémousser - celle du dojo, bien sûr, quand Mercy et Adam se livrent à un corps-à-corps musclé et sensuel. J'étais prête à taper dans les mains en criant victoire. Bah nan. Les pièges du triangle amoureux se sont refermés, et là j'ai serré les dents car je n'y comprenais plus rien ! Pfff. Mercy reproche à Adam d'être trop dominant, donc d'attiser sa faiblesse en la convoitant, mais Mercy a rejeté Samuel car il voyait en elle une *poulinière* alors qu'aujourd'hui elle a des papillons dans le ventre dès qu'il pose son museau sur ses genoux et lui donne des bisous doux et passionnés, et tous se flairent dans le cou, reniflent l'odeur de l'autre, en somme ils marquent leur territoire. L'instinct animal est très, TRES présent. De plus, la politique chez les loups est vraiment archaïque et machiste, il y a d'ailleurs peu de femmes dans cette série, et Mercy elle-même n'est pas un personnage ultra féminin non plus (souvent négligée, les mains pleines de cambouis, le tshirt sale etc.).

En clair, c'est une série beaucoup moins sexy que celles de Jeaniene Frost ou Richelle Mead, mais elle est tout de même addictive. Il serait bon aussi que l'auteur cesse de rappeler ô combien la dominance est le nerf de la hiérarchie chez les loups, avec son langage du corps, le jeu des regards et les effluves à gogo qui se propagent de ci, de là. Euh, il me semble que cela a été suffisamment répété et que le lecteur a bien appris sa leçon, merci. Car à tout moment, Patricia Briggs nous ressort sa petite litanie pour expliquer la complexité des rapports entre Mercy et les *hommes* de sa vie (croyez-moi, elle fait des ravages !). Donnez-moi des sensations, et je ne veux plus d'un Adam dompté, c'est frustrant !

Les Liens du sang ~ Patricia Briggs  (série Mercy Thompson #2)
Milady (2009) - 400 pages - 7€
traduit de l'anglais (USA) par Lorène Lenoir

22 novembre 2012

“One day you will kiss a man you can't breathe without, and find that breath is of little consequence.”

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Besoin de vous mettre au parfum ? Allons-y.

MacKayla Lane perd sa soeur Alina, victime à Dublin d'un assassinat aussi cruel qu'inexplicable. Devant la mollesse de la police locale, elle quitte le sud des Etats-Unis pour l'Irlande afin de mener sa propre enquête. Elle y découvre que sa soeur y vivait une double existence pleine de mystère au milieu de créatures démoniaques.
Sur place, elle fait la connaissance de Jéricho Barrons, libraire et bibliophile, un beau brun ténébreux, macho et goujat, qui lui secoue les puces en lui ordonnant de rentrer au pays, pauvre petite agnelle qu'elle est, à se jeter dans la fosse aux loups affamés. Et ce n'est pas qu'une image, car la suite promet des révélations toutes plus sordides et mortifiantes les unes que les autres !

Fièvre Noire est une lecture facile, agréable et distrayante, où l'on passe du rose au noir en toute impunité, sans ciller. Karen Marie Moning nous fait en effet pénétrer un monde obscur peuplé de faës et autres créatures délicieuses (ahem, ahem) avec une facilité qui ne nous laisse guère le temps d'être décoiffés ! Personnellement cela me convient tout à fait, car je déteste me triturer les méninges pour comprendre les intentions de l'auteur. 
Bref, on ne fait pas que broyer du noir non plus... il y a aussi de la sensualité et un zest d'érotisme, entre MacKayla et le sombre Barrons, l'antagonisme est évident, cela provoque des étincelles, les échanges verbaux sont cinglants, mais dans le même temps il y a un truc comme une attirance physique pas bien définie, et là encore, c'est tant mieux car cela va permettre à l'histoire de mieux se développer.
Ah, et il y a aussi un autre personnage dont la fonction est d'être dotée d'une telle puissance sexuelle qu'il tue toute humaine avec qui il a des relations, à moins qu'il ne décide de la protéger de son érotisme mortel. Hiiiii ! La rencontre m'a bien fait rire, c'est un passage hallucinant et cocasse. Vivement la suite ! 

Tome 2 : Fièvre Rouge

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Dans ce tome 2, assez riche en découvertes et en rebondissements, MacKayla continue d'approfondir ses connaissances sur sa condition de sidhe-seer, cherche à mieux cerner son adversaire pour assouvir sa vengeance, se découvre d'autres ennemis, rencontre la vieille femme qui la somme de choisir son camp, comprend aussi qu'elle est soupçonnée par la police dans une affaire de meurtre et se sent poursuivie par un spectre, en plus des autres Traqueurs ou rhino-boys qui courent les rues ou flottent dans les cieux de Dublin.

En somme, la série se révèle toujours passionnante. La personnalité de Mac continue de naviguer entre deux eaux, soit elle donne libre cours à son instinct primitif, soit elle se dévoile prude, cruche et naïve dans de nombreuses situations. Oui, cela m'agace ! Néanmoins, cela participe à la rendre attachante. A nous la rendre humaine et proche de nous. Car il fallait que la poupée Barbie évolue, cela la rendait si peu crédible dans son nouveau rôle (sans compter que cela aurait été insupportable). Loué soit Barrons ! 

Ce tome 2 se termine sur une note assez frustrante, il vous faut absolument le 3° tome à portée de main. Je sens que les zones d'ombre ne cessent de grapiller du terrain. Avec cela, de nouvelles personnalités sont apparues : Christian MacKeltar, V'lane le faë de la volupté fatale (déjà son titre, c'est tout un programme ! j'adore, je succombe, même si je ne devrais pas), Ryodan, Rowena, Dani ... Et Barrons, au centre, campe sur son socle. J'ai été frappée par de terribles soupçons, mais toutes mes théories partent souvent en éclat tant les révélations ne cessent de surprendre.   

Un petit extrait :

Recevoir une marque de tendresse de la part de Jéricho Barrons est une expérience unique et inoubliable. Cela vous donne le sentiment d'être la personne la plus extraordinaire au monde. Imaginez-vous marchant droit vers le lion le plus puissant, le plus sanguinaire de la jungle, vous étendant devant lui, plaçant votre tête dans sa gueule... et, alors que vous vous attendez à être dévoré, l'entendre ronronner comme un gros chat avant de vous lécher affectueusement la joue. Voilà à peu près ce que je ressentis en cet instant.

 

 

 

 

Tome 3 : Fièvre Faë

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MacKayla Lane est toujours à la recherche du fameux Livre Noir, lequel est déjà convoité par trop de monde, et toutes les intentions ne sont pas honorables. A ce sujet, Mac a bien du mal à accorder sa confiance, car elle a besoin de la protection de Barrons, des connaissances de V'lane et des archives de ses soeurs cachées à l'Abbaye. Et même l'inspecteur Jayne a mis un pied dans cet échiquier infernal, un peu sous l'impulsion pas très digne de la jeune femme. C'est un peu la cohue, car à l'instar de Mac on piétine, on tâtonne, on ne sait plus trop à qui se fier. Et tant de méfiance affichée rend le climat lourd, instable et proche du gouffre. Longtemps, MacKayla tente de manger dans toutes les gamelles, sauf qu'à ce petit jeu perfide on gagne difficilement la partie. 

Comment vous décrire la chute de ce livre ? C'est incroyable, tout simplement aberrant et hallucinant. J'étais bouche bée, yeux ronds comme des billes, je relisais ce que je venais de lire, je n'avais pas l'impression que ça s'imprimait, je n'en croyais pas un mot, j'avais peur de louper des passages, j'étais tétanisée. C'est vous dire combien cette fin est inattendue ! De plus, elle vous abandonne sur cette immense frustration, cette sensation de vide et d'incompréhension. KMM est cruelle, sadique, faussement mielleuse, et même sa petite note au lecteur, pouah, elle peut bien la ranger dans ses tiroirs, merci, je n'en veux pas ! De qui se moque-t-on ? 

J'ai donc beaucoup aimé ce tome 3 ! La série se peaufine et s'étoffe, certes ce n'est pas du grand style littéraire, ne nous emballons pas, mais c'est un petit monde sombre, qui se définit de plus en plus et qui ne cesse d'être captivant. C'est particulièrement effrayant aussi, de part les révélations qui se profilent, et même la nature de célèbre Jéricho Z Barrons reste un grand mystère et attise les plus folles spéculations. 

C'est aussi beaucoup plus érotique, beaucoup plus sensuel, et la lecture n'en est que plus excitante ! Entre V'lane (oui je l'adore) et Christian MacKeltar (ohlala), sans oublier le ténébreux Barrons (brrr, c'est quoi son truc ?), la lectrice ne sait plus où donner de la tête. Par contre, c'est aussi plutôt frustrant, l'herbe est souvent coupée sous le pied, ou alors (argh) ça n'est pas du tout le scénario qu'on avait en tête ! Après avoir tourné la dernière page, j'avoue que je suis complètement paumée ! Toutes mes théories sont sens dessus dessous, c'est le bazar dans mes idées, je ne sais plus ... non, je ne sais plus.

traduit de l'anglais (USA) par Cécile Desthuilliers
J'ai Lu, 2010.

22 novembre 2012

“Let’s just remember, Sullivan, that I want you for your smoked meats and your smoked meats only.”

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Ce troisième tome se consacre au coeur du problème : la relation tumultueuse entre Merit et Ethan. Ces deux-là se tournent autour depuis le début, ils s'attirent et se repoussent, vont-ils enfin passer à l'action ? 
Oui. 
Amen. 
Sauf que la messe n'est pas dite, et de nouveau la passion tourmentée de notre couple vedette va revenir sur le devant de la scène. Comme c'est frustrant ! 
D'un autre côté, c'est ce qui alimente la série, et ici, pas de doute possible, l'intensité sexuelle est à son apogée. Merit est une héroïne admirable, elle aura besoin de toute sa force pour affronter ce que Sullivan va lui infliger. Ethan est odieux, oui, mais il est sexy et irrésistible dans son genre. Ce vampire est toxique, que voulez-vous, c'est ce que les filles veulent. 
Il serait, toutefois, difficile de résister à ses déclarations. Lorsqu'il abat ses cartes et annonce enfin qu'il est totalement démuni face à sa Sentinelle, ou lorsqu'il reconnaît qu'il a besoin d'elle plus qu'il n'en a jamais eu conscience dans sa longue existence, la lectrice pousse de grooos soupirs extatiques. 
Avec toutes ses hormones en ébullition, on en oublierait presque qu'une intrigue politique se dresse à côté. Les métamorphes se réunissent à Chicago pour décider s'ils veulent affronter le climat haineux de la population ou s'ils préfèrent rentrer chez eux à l'abri, en laissant tomber les vampires, leurs pires ennemis. Fait exceptionnel, l'Alpha Gabriel a sollicité l'aide de Sullivan et de Merit pour sa protection. Un contrat sur sa tête a été ordonné. Cela sent le grabuge et la trahison. Nos représentants de Cadogan ont de sérieux soucis à se faire. 
Et justement, la problématique politique frappera de plein fouet leur relation si compliquée... 
Ce tome 3 signe pour moi mon addiction totale et incompressible envers cette série. La lecture a juste été parfaite, j'en veux encore.

Twice Bitten (Chicagoland Vampires #3) - Chloe Neill
Published October 2010 by Gollancz 

- disponible en VF chez Milady : chloeneill3 

22 novembre 2012

You can tell a lot by the size of a man's library.

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C'est reparti pour un tour. Merit, promue Sentinelle de la Maison Cadogan, doit se résigner à emménager sous le toit d'Ethan Sullivan, celui qu'elle aimerait éviter le plus possible tant elle se sent paradoxalement attirée par lui, tout en le détestant. Cela semblerait réciproque, du moins jusqu'à ce qu'on réalise que ce deuxième tome nous livre une promesse de relation plus attachante et plus tendre. 

Oui, oui, c'est le monde à l'envers. Nous avions découvert un couple explosif, il semblerait que l'auteur ait choisi de retourner sa casaque pour peaufiner l'approche balbutiante entre Merit et Ethan. Les deux se cherchent, se butinent, mais il y a toujours un grain de sable dans l'histoire pour gripper la mécanique. Cette fois, Merit est agacée de sa nouvelle mission confiée par son Lord Master, à savoir : renouer avec les siens. Se glisser dans des robes de soie et enfiler des escarpins, courir les soirées huppées, se fondre de reconnaissance, afficher sa bonne fortune et asseoir son désir de conquête. Dans quel but ? 

Les manigances politiques d'Ethan sont sans limites, et son exploitation des compétences de sa Sentinelle est plus qu'usitée. Ceci n'apaise guère les tensions persistantes au sein du couple, d'autant plus que Merit doit dompter la vampire qui sommeille en elle, entretenir un semblant de relation avec Morgan - mordra, mordra pas ? - et éviter qu'elle se fâche à long terme avec Mallory. Cerise sur le gâteau : Célina la diabolique est de retour à Chicago ! Les vampires sont sur les dents. Hin, hin ! 

En somme, j'ai trouvé ce deuxième tome très bon, entraînant et très instructif. Chloe Neill élargit sa toile et enrichit son univers, c'est franchement excitant. Je ne vais pas me mentir, mais ce qui compte par-dessus tout, c'est ce qui se trame entre Merit et Ethan. Alors là, grosse frustration tout de même... ou disons que cela se dessine doucement, mais sûrement. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Ahem. Bon, heureusement, il y a quelques bonnes scènes délicieusement sexy - c'est déjà ça - sauf que j'en voudrais plus ! 
Prochain tome : Twice bitten.

Friday Night Bites (Chicagoland Vampires #2) - Chloe Neill
Published October 2009 by NAL Trade
Traduit et publié chez Milady, 2011 sous le titre : Petites morsures entre amis. 

22 novembre 2012

♠ Fin d'un champion ♠

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J'avais lu et bien aimé le premier tome de la série avec Lily Bard, sans toutefois sauter au plafond, parce qu'il faut bien admettre que l'héroïne aux idées noires plombe un peu l'ambiance générale. Heureusement ce deuxième rendez-vous révèle un potentiel nouveau et non dénué de charme, même si les évènements à Shakespeare ne sont toujours pas sujets à la plaisanterie.

Tout commence par la mort inexpliquée d'un champion de body-building, Del Packard, dans la salle de sports de son ami, et ancien amant, Marshall Sedaka. Lily, accessoirement femme de ménage et premier témoin sur les lieux du crime, pressent que de vieilles histoires vont remonter à la surface, en particulier l'affaire d'une agression contre un Noir, Darnell Glass. Un climat de suspicion et de haine raciale commence alors à s'immiscer dans les rues de la petite ville, ça en devient vite dérangeant et perturbant, surtout lorsqu'on réalise que telle ou telle personne serait impliquée dans une milice secrète aux activités extrémistes plus que douteuses. Et c'est tout le paradoxe de l'existence de Lily : elle ne rêve que de tranquillité, fait ses ménages en toute discrétion, et elle est toujours là au mauvais endroit, au mauvais moment, à fréquenter les mauvaises personnes.

Un nouvel arrivant, Jack Leeds, sème aussi la confusion dans ses pensées. Le personnage est encore trouble, mais... il y a matière à creuser ! Dans l'ensemble, la sensation d'une lecture sombre et pesante est toujours d'actualité (le sujet sur le racisme est lourd, mais traité avec un aplomb certain qui fait honneur à Charlaine Harris). On ne doit pas taire les drames intimes et mesquins des petites villes américaine, l'auteur met les pieds dans le plat et entraîne ses personnages sans tergiverser. Elle les malmène, mais elle les fait avancer, elle ne perd pas de temps avec la tendresse, le romantisme, ici les gestes sont brusques et maladroits, du coup les personnages ont tellement d'états d'âme qu'on en oublierait presque qu'un type est mort à la page 10. Enfin bref, j'ai été davantage séduite par cette nouvelle approche et compte bien m'installer plus longtemps à Shakespeare, Arkansas.

Fin d'un Champion (Lily Bard #2) - Charlaine Harris
J'ai Lu, 2012 - traduit par Tiphaine  Scheuer

27 novembre 2012

"You wanted me to be vampirish."

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Je m'attendais à une déception, et finalement j'ai été agréablement surprise ! Certes, la lecture n'est pas dénuée de clichés et lourdeurs mais elle a surtout pris le parti d'en rire et de distraire la lectrice que je suis. Ainsi m'est apparue l'histoire d'Abby et de Dante. Elle est la dame de compagnie d'une femme mystérieuse, Selena, auprès de qui vit aussi Dante, un type d'une beauté renversante. Pour bien faire, il est follement arrogant, sûr de son charme et titille affectueusement la jolie blonde qui prétend être insensible à ses tentatives de drague.

Et puis, c'est le chaos : Selena est assassinée sous leurs yeux, Abby est touchée et devient désormais le nouveau Calice du Phénix. Ouiiii... un truc de dingue, et c'est Dante en personne qui est chargé de sa protection, lui, le vampire ténébreux. Commence donc une folle course-poursuite pour échapper à tous les démons et autres zombies qui veulent mettre la main sur le Calice, afin de libérer leur Prince des Ténèbres, mais la blondinette a choisi de s'en remettre aux sorcières, les responsables de ce gardiennage improvisé, afin de se débarrasser du fardeau.

Dans la foulée, Abby et Dante ont fini de se chamailler et ont succombé à leur passion avec une déconcertante soudaineté (et je le regrette, car j'aimais leurs petits jeux de séduction). Mais l'univers des Gardiens de l'Eternité est bien planté, ce n'est peut-être pas la nouveauté du siècle, ça n'en demeure pas moins intéressant et distrayant. J'ai aussi beaucoup apprécié l'humour qui scintille entre les deux personnages, les répliques font mouche et c'est souvent jubilatoire. N'ignorant pas les petits défauts de débutant, j'imagine qu'ils seront probablement corrigés par la suite. Pour l'heure je souscris un abonnement pour une période indéterminée parmi ces Gardiens auprès desquels je glousse comme une dinde.

Les Gardiens de l'Eternité, tome 1 : Dante, par Alexandra Ivy
Milady, 2011 - traduit par Elisabeth Luc

11 février 2013

"Je sais à ce moment-là que je ferais n'importe quoi pour cet homme. Je lui appartiens."

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Ana est étudiante, en dernière année. C'est une jeune femme amoureuse de littérature romantique, qui n'a jamais connu le grand frisson et qui entend se préserver pour LE candidat idéal. Et elle le rencontre au cours d'une interview pour le journal de la fac, il s'agit de Christian Grey, multimillionnaire, attirant et célibataire. Aussitôt son cœur fait boum.

Le problème d'Anastasia, c'est qu'elle se dévalorise constamment : physique ordinaire, maladresse légendaire, d'une naïveté et d'une innocence déconcertantes... Elle confie son destin amoureux à un type qui lui propose tout le contraire, du sexe, sous contrat et avec des clauses particulières. Toute autre jeune fille inexpérimentée prendrait ses jambes à son cou, mais pas notre mademoiselle Steele !

Alors, je dois avouer m'être beaucoup amusée à l'écoute des premiers chapitres, avec la conscience aigüe que ce n'était peut-être pas normal, sauf qu'il faut reconnaître que l'héroïne, dont la première entrée en scène se solde par une chute à quatre pattes sur le seuil du bureau de Christian Grey, oui franchement j'ai ricané comme une bécasse.

Et pendant longtemps j'ai trouvé que c'était comique et divertissant, avec des défauts à la pelle, toutefois j'avais été prévenue donc cela ne me choquait plus. Par contre, je suis intimement convaincue que cette version Audiolib a pu jouer en faveur de mon appréciation générale. Bon, dès le moment où on entre dans le vif du sujet, avec l'étalage graveleux de scènes sexuelles pas du tout sensuelles, j'ai commencé à faire la fine bouche.

Voilà, c'est de la lecture de distraction, qui comporte une lourdeur de style, des personnages têtes à claques, une histoire quelque peu grivoise, avec des descriptions sans charme, d'un érotisme plat, mais ceci dit j'ai tenu jusqu'au bout, 16 heures d'écoute tout de même !..

Cinquante nuances de Grey, par E.L. James
JC Lattès / Audiolib, 2012 - traduit par Denyse Beaulieu
Texte intégral lu par Séverine Cayron

15 mars 2013

"The same wind that blows us off course can turn and carry us home."

Sans limites

Tout commence par un rapport de force entre Nora Sutherlin, un célèbre auteur de romans érotiques, et son éditeur, Zach Easton, fraîchement débarqué de Londres. Elle souhaite publier un livre différent de ses écrits habituels et a sollicité l'aide d'une prestigieuse maison new-yorkaise. Zach est farouchement opposé à ce projet que lui impose son supérieur et compte mener à la baguette la jeune femme en lui faisant bien sentir que c'est un écrivain du ruisseau, qui n'écrit que des histoires de caniveau. Pas très sympa, donc. Ceci dit, Nora est une jeune femme rebelle, sarcastique et plus encore.

Elle a connu une liaison d'une dizaine d'années avec Soren, avec lequel elle a partagé les tourments de la soumission avant de s'enfuir. Elle s'est alors lancée dans une carrière secrète, celle de devenir la plus grande Dominatrice d'une boîte privée. Autant dire qu'elle n'est pas effarouchée à l'idée d'être bousculée par Zach, au contraire elle y trouve du plaisir et c'est pour elle un véritable stimulant. Elle cherche aussi le déstabiliser, à flirter avec et à le pousser dans ses retranchements, mais Zach est un homme secret et aigri. Il sort d'une rupture amoureuse qui porte encore des traces, le fantôme de son ex est partout présent dans ses pensées, au risque de le rendre fou.

Laissez-moi aussi vous présenter Wesley, un jeune Apollon qui vit sous le toit de Nora et officie en tant qu'assistant personnel. Or, c'est un intouchable. Ses convictions religieuses sont profondes, le garçon est vierge, fou amoureux de Nora, elle-même n'est pas insensible à son charme, et pourtant ces deux-là ne cèdent jamais à leurs pulsions. Là aussi, l'histoire est intéressante à suivre.

Car c'est tout l'intérêt de ce livre, multiple et moins racoleur que ses confrères. Sans Limites vous raconte une histoire d'amours désabusées, d'amitié, de confiance et de découvertes de ses désirs les plus sombres, les plus inavouables. C'est un livre qui m'a finalement grandement surprise, car l'histoire est teintée d'une certaine amertume. Tour à tour, elle est capable de se révéler complexe et fascinante, avec des passages déstabilisants sur la violence que s'inflige l'héroïne. On ressent vivement son désespoir, son impuissance, sa fragilité aussi. Par contre l'écriture est belle, sensuelle et ôte ainsi les soupçons de dégoût qu'une telle histoire pourrait inspirer. A tenter, pour l'impression de lire autre chose qu'une simple fiction érotique.

Sans limites, par Tiffany Reisz
Harlequin, coll. Mosaïc, 2013 - traduit par Alba Neri 

   = sirène = 

13 mars 2013

♠ Libertinage fatal ♠

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Un lundi matin, en se rendant au boulot, Lily Bard découvre une voiture rouge dans les bois, avec à l'intérieur le cadavre de Deedra Dean. Allons donc, c'est reparti pour un tour. Lily contacte la police, tente d'éventer leurs soupçons, s'interroge sur cette mort brutale. Elle ne connaissait pas particulièrement la victime, mais faisait des ménages chez elle et savait, un peu comme tout le monde, que Deedra avait des mœurs légères. Tout de suite, il est établi que le crime serait d'ordre sexuel.

Quelques jours plus tard, Lily sauve in extremis un vieil homme piégé dans sa maison, alors qu'on venait d'y mettre le feu. La jeune femme étant somnambule, elle a coutume de déambuler dans les rues et de prévenir la police au moindre agissement suspect. Cette fois, elle se trouve davantage impliquée, passée sur le grill. Mais plus personnellement, cela réveille des souvenirs de sa propre agression. De plus, Lily s'inquiète car son business de femme de ménage est en train d'en prendre un coup dans l'aile. Depuis trois livres déjà, elle ne cesse de perdre des clients !

Quid du mystérieux et irrésistible Jack Leeds ? Il est hélas très peu présent dans cet épisode, coincé entre Little Rock et la Californie. Le couple se téléphone, mais le manque est là. Lily commet d'ailleurs un petit impair, avec Bobo Winthrop, c'est bête. Par contre, dès lors que Jack fait son apparition, on ne joue plus dans la même cour et on comprend qu'un grand pas va être franchi d'ici peu. Chic !

J'aime vraiment beaucoup cette série, qui se termine avec le 5ème livre ( Shakespeare's counselor). L'ambiance à Shakespeare n'est pas chaleureuse ni guillerette, c'est tout le contraire, mais quelque part on s'y attache, et comme on connaît de plus en plus les personnages, chaque coup dur ne nous paraît plus si anodin. Ce sont peut-être des bouts de vie sordides, parsemés à travers la lecture, mais heureusement on y trouve aussi un peu d'humour, de bonne humeur et de l'amour vrai, sincère, authentique.

Lily Bard, tome 4 : Libertinage fatal, par Charlaine Harris
J'ai Lu, 2013 - traduit par Tiphaine Scheuer

22 octobre 2013

Hemlock, par Kathleen Peacock ♥

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Hemlock, par Kathleen Peacock (La Martinière J., juin 2013 - traduit par Nathalie Azoulai)

Très, très bon roman que voilà ! Son ambiance sombre, son ton vif, ses personnages à fleur de peau, son danger alentour et ses garous particulièrement effrayants font de cette lecture un rendez-vous incontournable. Le résultat est en effet captivant ! Tout de suite, on plonge dans une histoire noire et pleine d'amertume, marquée par la mort d'une adolescente. Son groupe d'amis est dévasté, chacun cherche un refuge, que ce soit dans l'alcool ou dans le besoin d'avoir des réponses, pour avancer et oublier le drame.

Mackenzie est une jeune fille qui se juge quelconque, mais qui, finalement, est une nana entourée par deux potes irrésistibles, qui se chamaillent pour obtenir son attention et décrocher son cœur, oui, un triangle amoureux est au programme, attention les yeux, mais franchement c'est plutôt bien amené, pas trop nunuche non plus. L'héroïne elle-même fait une réflexion pertinente à ce sujet :

« Nom de Dieu ! Ma vie n'allait quand même pas devenir aussi débile que toutes ces séries pour ados !
Une coulée de graviers et de poussière a dévalé la pente. Je me suis retournée. Kyle était au sommet de la colline. J'ai senti ma poitrine qui se fendait en deux. Sans un mot, il a fait demi-tour. Et voilà, c'était officiel : ma vie était digne d'une série débile. »

Autour, nous avons aussi une enquête criminelle, pour cerner le mystère qui entoure le meurtre d'Amy. L'arrivée en ville d'une milice privée sème la zizanie, Mac se heurte à leur chef et devient une cible à éliminer. Elle réalise dans le même temps que ses amis proches lui cachent aussi de nombreux secrets, parfois assez déconcertants. Et ce climat de délation, de suspicion et de peur panique autour des garous finit par enfoncer le clou : c'est globalement sombre, vif et envoûtant. L'auteur n'a pas sombré dans la facilité, elle malmène ses personnages, elle dessine une histoire pas toujours joyeuse, ça change un peu et ça fait du bien. C'est le 1er tome d'une trilogie, la suite est déjà disponible en VO : Thornhill.

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